Les organismes de formation tiennent le cap

L’année 2015 n’a pas été facile pour tous les organismes de formation. En changeant rapidement les règles du jeu, la réforme les aura mis à rude épreuve. Comment se présente 2016 ? CentreInffo a réalisé une infographie sur le sujet à partir des données de l’Observatoire économique de la Fédération de la Formation professionnelle (FFP). Les perspectives semblent plus encourageantes. Quelques chiffres.

 

Depuis 20 ans, la FFP anime l’Observatoire économique de la formation professionnelle, une des principales sources de données sur les organismes de formation (OF). Réalisé à partir des données compilées auprès de ses membres, il nous renseigne sur l’état d’une profession qui a connu de nombreux bouleversements ces dernières années : crise, digitalisation et réformes ont profondément transformé les conditions dans lesquelles s’exerce le métier de formateur.

La FFP rassemble environ 500 membres, totalisant 1,718 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit une moyenne de 3,5 millions par organisme. 3,2 millions de personnes ont suivi des formations délivrées par des membres de la FFP en 2014. Rappelons que le secteur compte environ 60 à 70 000 OF, la plupart étant de toutes petites structures, souvent unipersonnelles.

 

Des prévisions d’activité plutôt optimistes

 
Alors que les OF prévoyaient fin 2015 un volume d’activité en baisse de 3%, ils sont 44% à penser que leur propre chiffre d’affaires pourrait augmenter en 2016 – alors que 45% ont constaté une diminution en 2015. Moins d’1 sur 5 (18%) anticipe une baisse cette année.

Après une année 2015 qui a vu un regain des cessations d’activité dans le secteur par rapport à 2014, 2016 pourrait donc marquer un nouveau départ. L’année dernière, l’entrée en vigueur de la réforme a pris de cours un grand nombre de petits organismes, notamment des formateurs en langues qui vivaient du DIF. La transition rapide vers le nouveau système du CPF (compte personnel de formation) aura été fatale aux plus fragiles. Cette année, on peut penser que les acteurs auront trouvé leurs marques dans le nouvel environnement qui se met en place.

 

Des publics assez équitablement bénéficiaires

 
La loi du 5 mars 2014 visait à introduire davantage de liberté et de responsabilité dans le marché de la formation, en incitant les entreprises à s’orienter vers une logique d’investissement. En créant le CPF, qui accompagne chacun tout au long de son parcours, elle cherchait à atteindre tous les publics, en activité ou non.

La crainte parfois exprimée de voir le dispositif se détourner des salariés ne semble pas justifiée : ils représentent 81% des personnes formées en 2015. Les demandeurs d’emploi représentent 11% des personnes formées, selon les chiffres FFP, ce qui correspond à peu près à leur poids dans la population active. Apprentis, alternants et stagiaires en contrat de professionnalisation comptent pour 5%, soit sensiblement plus que leur part dans les actifs (environ 2%), ce qui est logique, puisque 100% d’entre eux sont en formation, par définition, tandis que salariés et chômeurs ne le sont pas tous !

 

Les thématiques de formation

 
Ces chiffres ne nous renseignent cependant pas sur le problème, plus fondamental, de l’accès à la formation pour les moins qualifiés. Le palmarès des offres de formation semble plutôt confirmer la persistance d’un ciblage des cadres et salariés les plus favorisés : management et développement personnel arrivent en tête. Si la 2e place est occupée par les « métiers spécifiques », qui peuvent recouvrir des réalités socialement plus variées, on trouve aux rangs suivant marketing/commercial/communication, gestion des ressources humaines, finance-gestion, informatique…

Convenons cependant que la segmentation est insuffisante pour évaluer précisément la réalité derrière ces intitulés. D’autres données viendront bientôt, espérons-le, compléter notre connaissance du marché de la formation après la réforme.

 

Source : Actualité de la formation (CentreInffo).

 

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Bertrand écrit depuis 1999 pour les entreprises et les institutions, sur les grands enjeux socio-économiques, les RH et la protection sociale. Auprès d’un organisme interprofessionnel nordiste, en freelance après 2010, puis au sein de Parlons RH, il s’attache à rendre accessibles des problématiques complexes sous tout format, du livre d’histoire au billet de blog. Bertrand est diplômé de l’IEP Paris et titulaire d’un Master II en histoire économique contemporaine.

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