Travail de demain : quelles stratégies pour les entreprises françaises ?

N’a-t-on pas déjà tout dit sur la transformation digitale ? Alors que 64 % des ETI estiment la mettre en œuvre pleinement [1], la TransfoNum – selon son hashtag sur Twitter – ne semble toutefois pas achevée : c’est ce que révèle l’infographie « Développer une stratégie pour le travail de demain », basée sur une enquête [2] de Dell Technologies – VMware en partenariat avec IDC. La dimension culturelle de ce changement induit en effet de nouveaux besoins en compétences et en outils, ainsi qu’une façon novatrice de penser le travail. Bienvenue en prospective, à l’horizon du travail de demain !

 

1 – Comment créer la culture du travail de demain ?

Pour opérer une transformation culturelle dans un environnement digital, les entreprises ayant déjà déployé une stratégie pour préparer le travail de demain (Future of Work Determined Organisations ou FDO) font figure de modèles. Les chiffres et tendances illustrés dans notre infographie du jour s’en font l’écho. Signalons néanmoins qu’à l’échelle européenne et sur l’ensemble des répondants à l’enquête, moins d’un tiers des entreprises s’inscrivent dans ce cas de figure.

Revenons aux FDO. Le développement de la culture du travail de demain en leur sein repose sur deux axes :

  • d’une part, l’expérience – les outils et technologies mis à la disposition des collaborateurs constituant un véritable apport pour la réalisation de leurs tâches.

C’est le cas dans 47 % des FDO françaises.

  • D’autre part, la montée en puissance du travail d’équipe ou travail collaboratif, facilité par l’usage d’outils digitaux de partage notamment.

 

2 –  À quoi ressemblera l’entreprise de demain, et ses espaces de travail ?

Plus de doute, cette entreprise-là sera intelligente et flexible, ou ne sera pas ! Au niveau européen, 48 % des sociétés ont mis en place des politiques qui incluent une plus grande flexibilité :

  • En termes d’espaces de travail, avec la possibilité de travailler chez soi (télétravail) ou dans des tiers-lieux (coworking notamment) ;
  • En termes d’horaires.

Pour soutenir le déploiement de ces nouvelles configurations de travail, 44 % des entreprises françaises investissent dans les technologies de sécurité (confidentialité et gouvernance de la sécurité). En Europe plus généralement, cela s’explique par la nécessité de répondre aux impératifs du Règlement Général de Protection des Données (RGPD).

Autre point décisif en matière d’espaces de travail : le passage à un mode de consommation des PC as a Service (PCaaS) ; 65 % des FDO sont dans ce cas ou envisagent d’amorcer ce virage. L’entreprise bénéficie ainsi de matériel « personnalisé », les PC étant intégrés directement dans son SI par le fournisseur. Entre autres avantages pour la société et ses collaborateurs, un abonnement mensuel – au lieu d’achats – et des erreurs de configuration réduites de 46 % quand un intégrateur-tiers intervient.

 

3 – Comment relever le défi du travail Homme-Machine ?

Est-ce parce que les compétences digitales sont rares – 87 % des entreprises ayant participé à l’étude rencontrant des difficultés de recrutement à cet égard – ou bien parce que ces sociétés préfèrent miser sur leurs forces vives ? S’agit-il d’une conjonction des deux facteurs ? En toute hypothèse, 42 % des FDO investissent dans la requalification de leurs collaborateurs.

  • L’initiative la plus déployée (50 %) consiste à créer des programmes de formation dédiés afin de doter l’ensemble des salariés des compétences digitales essentielles.

Cela permet de contrecarrer l’un des principaux freins au taux d’adoption des nouvelles technologies et pratiques – à savoir, selon l’enquête Dell Technologies – VMware, les conflits intergénérationnels et les attentes multigénérationnelles des salariés (pour 29 % des entreprises interrogées). Sachant que les organisations européennes emploient en moyenne 38 % de professionnels de la génération Y, 35 % de la génération X et 7 % de la génération Z.

Moyennant cet effort de formation, l’alliance de l’Homme et de la Machine semble en bonne voie au sein des FDO. Ainsi, 71 % des collaborateurs envisagent un impact positif des technologies intelligentes sur les emplois d’ici trois ans. 58 % d’entre eux bénéficient déjà d’assistants numériques intelligents (notamment).

 

4 – Pourquoi les espaces de travail digitaux sont déterminants pour assurer la productivité des collaborateurs de demain

Sans surprise, la question de la productivité s’avère stratégique pour l’avenir. Or la digitalisation des espaces de travail y contribue pleinement ! Dans un horizon de temps assez court, chaque collaborateur devra pouvoir travailler en tout lieu et à tout moment, quelle que soit l’application ou le système qu’il utilise. Ainsi, pour les FDO participantes, les plateformes cloud (54 %), les logiciels de sécurité pour mobile (49 %) et l’accès mobile aux outils (39 %) constituent des initiatives cruciales en vue de stimuler la productivité de leurs salariés.

 

Un rappel aux faux airs d’évidence pour conclure : il est fréquent que les systèmes IT d’une entreprise s’avèrent redondants, ou mal coordonnés. L’intégration des nouvelles technologies s’en trouve alors affectée ! D’où l’importance de développer une approche holistique de la transformation digitale pour préparer au mieux le travail de demain.

 

[1] 3e  baromètre Croissance et Digital de l’ACSEL réalisé en février 2019, en partenariat avec Google, Salesforce, Solocal, la CCI Paris Ile-de-France, le METI, Prestashop et le MBA DMB.
[2] Enquête en ligne réalisée par Dell Technologies et VMware en collaboration avec le cabinet de recherche indépendant IDC en novembre 2018, auprès de 386 employés de petites, moyennes et grandes entreprises européennes. Enquête menée en République tchèque, France, Allemagne, Italie, Pologne, Espagne et au Royaume-Uni.

 

Source : Dell TechnologiesVMware en collaboration avec IDC (source britannique : Building a Future of Work Strategy)

Lydie est rédactrice RH au sein de Parlons RH. Avant de rejoindre la Team de l’agence, elle a contribué à un mensuel et à plusieurs web magazines, sur des thématiques de conseil en stratégie, culture, histoire et relations internationales. Son intérêt pour les RH et la fonction RH s’est aiguisé au fil de ses rencontres avec des sujets liés au management, à la QVT ou à la RSE – entre autres. Lydie est diplômée en droit et science politique.

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