Seulement 1 talent LGBT+ sur 2 ose faire son coming out en entreprise

En partenariat avec le magazine Têtu, l’institut Boston Consulting Group (BCG) a lancé la 4e édition de son baromètre sur les perceptions et attentes des personnes LGBT+ suite à une enquête réalisée auprès de 4 000 répondants dans plus de 10 pays. Deux résultats interpellent : 80% des personnes interviewées se disent prêtes à faire leur coming out en entreprise, mais seulement la moitié ose franchir le cap. Explications.

 

Les talents LGBT+ se cachent pour privilégier leur carrière professionnelle

La question se posait déjà en 2016 : la situation s’améliore, mais le constat reste toujours le même… Selon 35% des personnes LGBT+ interrogées, être out au travail serait un frein à leur carrière : 46% mentiraient volontairement, ou par omission, à leur manager sur leur orientation sexuelle lors de conversations informelles ; et 13% des personnes LGBT privilégieraient leur ambition professionnelle en acceptant à contrecœur de travailler pour un projet dans un pays où l’homosexualité est criminalisée.

 

Si on regarde certains résultats de plus près, les écarts se creusent selon certains profils :

  • Seulement 43% des femmes sont « out » au travail contre 57% d’hommes
  • Les gays et les lesbiennes sont 46% à faire part de leur orientation sexuelle au travail alors que bisexuel.le.s ne sont que 37% à l’avoir dit à leurs collègues.
  • Une personne transgenre sur deux en France (48%) pense que faire son coming out représente un risque… alors que ce chiffre descend à 29% chez nos voisins.

 

 

Des niveaux de maturité disparates selon le pays et le type d’employeur

L’étude révèle que tous les pays ne sont pas au même niveau de maturité en termes d’intégration professionnelle des personnes LGBT+ : 90% des LGBT+ anglais et hollandais se sentent à l’aise dans leur milieu professionnel et plus d’une personne LGBT+ sur trois se dit être mal à l’aise dans les entreprises italiennes et espagnoles. En France, Allemagne, Autriche, Suisse, États-Unis, Canada, Mexique et Brésil, plus de trois sur quatre personnes LGBT+ déclarent être à l’aise au travail.

 

Côté entreprises, le secteur privé (multinationales, PME, start-up) est perçu comme moins attractif : seulement 58% des personnes LGBT+ aimeraient travailler dans une multinationale, soit 11 points de moins que pour les personnes hétérosexuelles. Les start-up sont également à la peine puisqu’elles n’attirent que 19% des répondants LGBT+.

À l’inverse, les entreprises du secteur public et celles à but non lucratif semblent plus attractives pour les talents LGBT+ avec  respectivement 6 et 10 points de plus que les répondant.e.s non-LGBT+.

 

Quelques actions concrètes pour recruter et retenir les talents LGBT+

Savez-vous qu’au moment de postuler, les talents LGBT+ vont-être plus regardant sur la culture inclusive de l’entreprise plutôt que sur son prestige ?

 

Dans un précédent article, on vous donnait 5 bonnes raisons de passer à l’action. Concrètement, voici ce que peuvent faire les professionnels RH :

  • Sensibiliser l’ensemble des collaborateurs aux problématiques LGBT+ (discrimination, gestion des congés de parentalité, garantie de ne pas avoir à travailler dans un pays hostile aux personnes LGBT+, etc.)
  • Mettre en place une charte d’engagement et/ou de la diversité
  • Développer un réseau LGBT+ au sein des multinationales
  • S’assurer que les personnes LGBT+ puissent accéder aux mêmes avantages sociaux
  • Etc.

 

N’hésitez pas à vous faire accompagner par des associations comme comme l’Autre CercleHomoboulotl’Inter-LGBT, etc. pour travailler sur ces problématiques. N’hésitez pas à vous rapprocher aussi de l’ANDRH, qui peut proposer une aide et des supports comme notamment le guide des bonnes pratiques pour les DRH et les managers sur les sujets de la transidentité.

 

 

Sources : BCG & Têtu

Spécialisé dans la communication digitale, Thomas accompagne les acteurs RH dans le déploiement de leurs stratégies de communication sur internet. Diplômé de deux Master II en Politique de communication (UVSQ) et Métiers de l’information et de la communication (Institut Catholique de Paris), il a également acquis une expertise en rédaction de contenus et en communication interne.

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