L’assassinat atroce de Samuel Paty a fait émerger un sentiment d’urgence républicaine partagé par l’immense majorité de l’opinion. La République et ses principes ont-ils droit de cité dans l’entreprise ?
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Une phrase d’Emmanuel Mounier m’est revenue à ce propos : « il n’y aura pas de République dans l’État tant qu’il y aura la monarchie dans l’entreprise ». Est-elle encore d’actualité ?
Il est vrai que l’entreprise, dans sa forme traditionnelle, est un principe monarchique au sens étymologique : mono archos, pouvoir d’une seule personne. C’est très réel dans l’entreprise individuelle, mais de moins en moins quand l’effectif grandit. Dans la grande entreprise, avec le conseil d’administration et le CSE, on se trouve clairement dans une monarchie parlementaire plutôt qu’absolue.
Pour autant, le pouvoir de décision du chef d’entreprise reste fondamental car il ne se sépare pas de sa responsabilité individuelle dont il a à répondre devant la loi, ses salariés et ses actionnaires.
Ce que l’on peut anticiper de l’année 2021 offre peut-être au DRH l’opportunité de dire : « j’ai montré ce que je savais faire pour faire face à la Covid-19, je souhaite continuer le changement initié en vous proposant de… ». En d’autres termes, il s’agit de passer de la défensive à l’offensive.
Une autre réflexion sur l’entreprise et la République pourrait être de s’interroger sur leurs ennemis communs.
L’entreprise est confrontée, comme l’ensemble de la société française, à l’islamisme radical.
Il lui faut gérer le prosélytisme religieux, les incivilités liées au refus de saluer les femmes et/ou à accepter leur autorité, l’entrisme communautariste dans les organisations syndicales, la constitution d’un contrepouvoir insidieux qui échappe à son contrôle. En un mot, tout ce qui empêche un vivre-ensemble harmonieux au sein du personnel, peut nuire à son image, mécontenter ses clients et finit aussi par représenter un coût financier considérable.
Il y a donc aussi, au sein de l’entreprise, un défi républicain à relever.
Qu’il s’agisse de la pandémie ou du radicalisme religieux, l’entreprise a besoin pour faire face à ces grands défis de s’appuyer sur les principes de la République pour que la liberté, l’égalité et la fraternité deviennent les règles du monde du travail.
Jean Jaurès disait que la « grande révolution a rendu les Français rois dans la cité et les a laissés serfs dans l’entreprise ». Ce n’est fort heureusement plus vrai dans la majorité des cas, mais il reste une révolution du travail à achever. Quelle plus noble mission pour les DRH ?
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