Index RH

Qu’est-ce que… la QVCT ?

Dans un monde professionnel en constante évolution, le vocabulaire RH peut parfois sembler complexe. La rubrique INDEX RH a pour objectif de décrypter les grands vocables et concepts de la gestion des RH. Tous les mois, retrouvez une définition claire, accompagnée d’une mise en contexte, de chiffres clés et de conseils. Ce mois-ci : la QVCT.

L’histoire de la QVCT (Qualité de vie et des conditions de travail) est riche, illustrant parfaitement l’évolution des préoccupations liées au bien-être, à la qualité de l’environnement, depuis plusieurs décennies. Le concept, initialement appelé Qualité de vie au travail (QVT) émerge aux États-Unis dans les années 1970, marquant une prise de conscience croissante de l’importance du bien-être des employés au sein des organisations. À cette époque, la QVT se concentrait principalement sur l’amélioration des conditions physiques du travail, tentant de répondre aux défis posés par une industrialisation rapide et des changements sociaux (besoins des salariés, facteurs de motivation, sens du travail…). La notion s’est progressivement élargie pour intégrer les dimensions psychologiques du travail, comme la satisfaction, l’engagement des collaborateurs et la santé mentale.

Au tournant des années 2000, la prise de conscience des impacts de la santé mentale sur la performance des salariés et la nécessité d’adresser les « nouveaux risques » liés au travail, tels que les risques psychosociaux (RPS) et les troubles musculo-squelettiques (TMS), ont souligné les limites d’une approche se concentrant uniquement sur les risques physiques. Le terme QVT est alors introduit dans les accords d’entreprise, puis dans l’accord national interprofessionnel (ANI) de juin 2013.

En décembre 2020, un nouvel ANI intitulé « Pour une prévention renforcée et une offre renouvelée en matière de santé au travail et conditions de travail » a été signé, marquant une étape supplémentaire dans l’évolution de la QVT vers la QVCT. En ajoutant explicitement les « conditions de travail » à la QVT, cet accord place l’amélioration du travail et de ses conditions au centre des démarches QVCT.

Les 6 avantages d’une démarche QVCT pour l’entreprise et les collaborateurs

1. Améliorer l’équilibre vie professionnelle/personnelle

En mettant l’accent sur la QVCT, les entreprises encouragent activement les employés à trouver un meilleur équilibre entre leurs responsabilités professionnelles et personnelles. Cela peut se traduire par des initiatives telles que des horaires de travail flexibles, la possibilité de télétravailler ou la mise en place de services de soutien (par exemple, les crèches d’entreprise, les conseils en gestion du temps…). En facilitant cet équilibre, les employés sont moins sujets au stress et peuvent se consacrer pleinement à leurs tâches professionnelles avec l’esprit plus libéré, ce qui réduit le risque de burn-out.

2. Augmenter la productivité

Un environnement de travail optimisé, prenant en compte les besoins physiques (comme l’ergonomie des postes de travail) et psychologiques (tels que le soutien à la santé mentale), contribue directement à améliorer la concentration et l’efficacité des employés. La mise en place de zones de repos, l’amélioration de l’éclairage et de la qualité de l’air, ainsi que la promotion de pauses actives et d’activités de bien-être au travail, sont des exemples concrets qui peuvent booster significativement la productivité en favorisant un environnement de travail sain et stimulant.

3. Attirer et fidéliser des talents

Les entreprises reconnues pour leur engagement envers la QVCT se positionnent comme des employeurs attractifs sur le marché du travail. Les candidats engagés recherchent activement des environnements de travail qui soutiennent leur bien-être et leur croissance professionnelle. Ainsi, une bonne politique de QVCT signale à ces candidats que l’entreprise partage leurs valeurs, les attirant plus efficacement que ceux qui pourraient être moins concernés par ces aspects et potentiellement moins engagés.

Cela crée un cercle vertueux où le coût lié au turnover et au recrutement se trouve réduit (85 % des salariés estiment que l’amélioration du bien-être renforce la fidélité au sein d’une entreprise), tout en bâtissant une réputation d’employeur responsable et soucieux de ses employés.

4. Réduire l’absentéisme

Les politiques favorisant la QVCT aident à prévenir les problèmes de santé liés au travail. En tête, les troubles musculo-squelettiques ou le stress chronique, souvent des causes majeures d’absentéisme. En investissant dans des programmes de santé et de sécurité au travail, en proposant des activités physiques et en veillant à une bonne ergonomie des espaces de travail, les entreprises peuvent fortement diminuer les arrêts maladie et maintenir une force de travail active et présente.

L’enquête réalisée par l’IFOP et le groupe Diot-Siaci révèle que plus d’un salarié sur deux voit sa santé physique et mentale impactée dans le cadre de son métier. En outre, elle démontre que l’absentéisme n’est pas lié à un manque d’engagement de la part des salariés mais bien à un problème de santé et de bien-être au travail.

5. Améliorer l’ambiance de travail

La mise en œuvre de pratiques de QVCT crée un environnement où les employés se sentent valorisés et écoutés. Cela inclut la reconnaissance du travail accompli, la promotion d’une communication ouverte et le soutien à l’initiative personnelle. Un tel environnement renforce le sentiment d’appartenance, améliore les relations interpersonnelles et favorise une culture d’entreprise positive. En conséquence, la collaboration et l’innovation se trouvent stimulées, contribuant à la croissance et au succès de l’organisation.

6. Augmenter la flexibilité

En adaptant les conditions de travail aux besoins individuels, les entreprises rendent leurs employés plus agiles et mieux à même de répondre aux exigences changeantes du marché. La flexibilité peut se manifester par des options de télétravail, des horaires ajustables, ou encore la mise en place de semaines de travail comprimées. Ces mesures permettent aux employés de gérer leur temps de manière plus efficace, augmentant leur satisfaction et leur engagement envers l’entreprise. La flexibilité devient ainsi un levier stratégique pour aligner les objectifs de l’entreprise avec les aspirations personnelles des employés.

Les 6 erreurs à éviter dans une démarche de QVCT

1. Négliger l’avis des employés

L’implication des employés dans l’élaboration et l’évaluation des politiques de QVCT est cruciale. Ignorer leurs retours peut conduire à des initiatives qui ne répondent pas à leurs besoins réels. Pour éviter cela, il est recommandé de mener régulièrement des enquêtes, des groupes de discussion et des entretiens individuels pour recueillir leurs avis et suggestions. Cela permet non seulement d’ajuster les actions de QVCT de manière pertinente mais aussi de renforcer l’engagement des employés en leur montrant qu’ils sont écoutés et valorisés.

2. Appliquer une solution unique

Chaque individu et chaque équipe ont des besoins et des contraintes spécifiques. Imposer une politique de QVCT uniforme peut se révéler inefficace, voire contre-productif. Par exemple, le télétravail ne conviendra pas à tous les postes ou à tous les employés. Les professionnels RH doivent donc adopter une approche flexible et personnalisée, en proposant un éventail de solutions adaptées aux différentes situations et préférences. Cela peut inclure des aménagements de poste spécifiques, des options de travail flexibles variées ou des programmes de bien-être personnalisés.

3. Sous-estimer les ajustements nécessaires

Intégrer la QVCT dans la culture d’entreprise et les processus opérationnels est un projet de longue haleine qui nécessite des ajustements significatifs. Ces changements peuvent concerner l’organisation du travail, les pratiques managériales, ou encore les infrastructures physiques. Les professionnels des RH doivent planifier ces transformations avec soin, en prévoyant les ressources nécessaires et en accompagnant les employés et les managers dans cette transition. Il est essentiel de communiquer clairement sur les objectifs, les bénéfices attendus et les étapes du projet pour maintenir l’adhésion de tous.

4. Ignorer les outils technologiques

Les technologies modernes offrent de nombreuses possibilités pour soutenir la QVCT, comme des applications de gestion du temps, des plateformes de télétravail, ou des outils favorisant le bien-être professionnel et préservant la santé au travail. Ne pas exploiter ces ressources peut limiter l’efficacité des initiatives de QVCT. Les professionnels des RH doivent donc rester à l’affût des innovations technologiques pouvant faciliter la mise en œuvre de politiques de travail flexibles, améliorer la communication interne ou encore soutenir le développement professionnel et personnel des employés.

5. Mal communiquer

Une communication insuffisante ou inefficace sur les politiques de QVCT peut générer confusion et scepticisme. Il est crucial de mettre en place des canaux de communication clairs et ouverts, et de diffuser régulièrement des informations sur les mesures mises en œuvre, leurs objectifs, et les retours d’expérience. Cela inclut la création de guides, l’organisation de sessions d’information, et l’utilisation des intranets d’entreprise pour partager les succès et encourager les bonnes pratiques.

6. Ne pas former les managers

Les managers jouent un rôle clé dans la réussite des initiatives de QVCT, car ils sont en première ligne pour les appliquer et en mesurer l’impact. Ne pas les former ou les impliquer suffisamment dans le processus d’amélioration des conditions de travail peut entraîner une application incohérente des politiques de QVCT et des résistances au changement. Il est donc essentiel de les équiper avec les connaissances, les outils, et le soutien nécessaires pour qu’ils puissent promouvoir activement la QVCT au sein de leurs équipes, gérer efficacement le travail flexible, et répondre aux besoins de leurs collaborateurs.

Chiffres clés

Pour aller plus loin

Crédit photo : Shutterstock / Butsaya

Stéphane a développé son appétence pour la création de contenus au cours de plusieurs expériences variées, en start-up et en agence. Passionné par l’univers des ressources humaines, tout particulièrement par la marque employeur et le recrutement, il officie chez Parlons RH en qualité de Content Manager. À la suite de sa licence Économie-Gestion, il obtient un Master 2 en Communication et Management du sport à l’ESG Management School de Paris.

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Auteur Stéphane Varisellaz

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