Motivation au travail : la crise sanitaire nous a-t-elle rendu « flemmards » ?

L’année 2022 n’aura pas été de tout repos pour la fonction RH, entre guerre des talents et démission silencieuse. Afin de débuter la nouvelle année en beauté, commençons par parler franchement : les français ont-ils la flemme de travailler ? C’est en tout cas la question que s’est posée l’Ifop lors d’une enquête réalisée pour la Fondation Jean Jaurès. Le quotidien La Provence a, par ailleurs, repris les principaux chiffres clés de cette étude dans une infographie interactive permettant de comparer les résultats selon les tranches d’âge des répondants. 

Trois ans après l’apparition de la Covid-19 sur le territoire français, les répercussions de la crise sanitaire sur nos modes de vie et de consommation ainsi que sur notre rapport au travail se font toujours sentir : excès de sédentarité, difficultés à retrouver les modes de vie d’avant, salles de cinéma qui peinent à se remplir, manque de bénévoles dans les associations, etc. Au niveau professionnel, les confinements et le contexte économique, sociétal et environnemental ont-ils eu raison de la motivation des salariés ? Voici ce que nous apprend l’enquête. 

Plus d’un français sur trois déclare une baisse de motivation au travail

L’infographie ne laisse que peu de place aux doutes, 37 % des français se disent moins motivés au travail depuis l’apparition de la crise sanitaire. Ce chiffre grimpe à 42 % chez les 25-34 ans, qui semblent les plus touchés par cet état d’apathie. 

Si la majorité des français ne semble pas concerné par cette “épidémie de flemme”, ce manque de motivation n’impacte pas seulement les performances professionnelles. La sphère privée est aussi touchée, voire plus que le milieu professionnel : 45 % des sondés ressentent plus de difficultés à sortir de chez eux, même pour des loisirs. 

Par ailleurs, il semblerait que les habitants de la région parisienne, pour qui les confinements ont été plus contraignants (petits espaces, davantage de télétravail…) soient plus impactés : ils sont 41 % à déclarer une baisse de motivation contre 29 % des résidents en milieux urbains de province et 22 % des habitants en zones rurales. De plus, si l’on en croit l’infographie, les hommes (39 %) sont plus susceptibles d’être sujet à la flemme que les femmes (35 %). 

Des salariés plus fragiles physiquement et mentalement suite à la pandémie

La crise sanitaire a modifié les habitudes des français à prendre du temps pour eux. La sédentarité imposée par les confinements et la généralisation du télétravail a réduit les activités physiques des français, fragilisant ainsi leur santé physique. L’OMS a récemment publié un rapport sur le surpoids et l’obésité en Europe, notamment dû aux nouvelles habitudes de vie prises durant la crise : 59 % des adultes européens sont en surpoids contre 40 % en 1975. 

La santé mentale des français inquiète tout autant. D’après une récente enquête, plus de 2,5 millions de français seraient en burn-out sévère (1), soit trois fois plus qu’avant la crise sanitaire. Un chiffre alarmant qui permet d’expliquer un peu mieux le manque de motivation qui frappe les salariés français. 

(1) D’après une étude réalisée par Opinion Way pour le cabinet Empreinte Humaine, en juin 2022. 

Source : La Provence