Categories: études RH

Les 3 grandes tendances de l’expérience collaborateur en 2021

Cette 4e édition du « Baromètre national de l’expérience collaborateur vue par les acteurs RH » intervient dans un contexte particulier : celui de la crise sanitaire. Avec le soutien de nos partenaires SD Worx, Groupe Crédit Agricole S.A., UKG, Cornerstone, Les petits Chaperons Rouges et KPAM, nous avons interrogé la sphère RH sur le devenir de l’expérience collaborateur, en tant que démarche RH, dans la tourmente des mois qui viennent de s’écouler. Comme chaque année, nous commentons ici trois grandes tendances qui se détachent de l’étude. Levons déjà un coin du voile : les entreprises qui pratiquent l’expérience collaborateur s’en sortent mieux que les autres !

La démarche poursuit son ascension

18 points en 2 ans : c’est la croissance qu’a connue la mise en pratique de l’expérience collaborateur entre 2019 et 2021, passant de 25% à 43% d’entreprises pratiquantes. Le décollage que nous annoncions l’année dernière s’est donc poursuivi à un rythme rapide (+8 points depuis 2020), malgré le confinement, le ralentissement économique et les incertitudes.

La notoriété de la notion se consolide (74% des répondants la connaissent bien ou très bien), même si sa compréhension n’évolue pas : comme l’année dernière, une courte majorité des personnes interrogées perçoivent bien sa dimension d’outil de marketing RH ciblant les publics de manière différenciée. L’impact de la crise s’exprime de manière qualitative : par rapport aux années précédentes, l’expérience collaborateur est moins associée aux enjeux de recrutement et d’attractivité employeur, et davantage à la qualité de vie au travail, à la formation, à la gestion des carrières. La crise contribue à donner davantage de contenu durable à la démarche, en réduisant sa dimension « bling bling » de marque employeur.

Les entreprises qui pratiquent l’expérience collaborateur, que nous appellerons les « EX Players », se rencontrent dans tous les secteurs et toutes les catégories de taille. La pratique augmente cependant sensiblement avec l’effectif. On la rencontre davantage dans les services aux entreprises et le secteur informatique, télécommunications, communication, médias, un peu moins dans l’industrie et la construction.

 

L’expérience collaborateur est bonne pour la santé RH

Pour ceux qui la pratiquent, il n’y a pas de doute : l’expérience collaborateur les a aidés à traverser la crise. 82% des « EX Players » le disent (en cumulant les réponses « certainement » et « probablement »). On monte à 92% si l’on ne retient que les pratiquants les plus confirmés, ceux qui ont franchi le pas de l’expérience collaborateur il y a plus de 3 ans, avec 64% de « certainement » (contre 45% pour la moyenne des pratiquants).

C’est une tendance que l’on retrouve dans tout le baromètre : les pratiquants confirmés retirent davantage de bénéfices de l’expérience collaborateur que les nouveaux convertis.
L’expérience collaborateur est donc bonne pour faire face à la crise, et la réciproque est également vérifiée : la crise est bonne pour la politique d’expérience collaborateur. Une majorité d’entreprises pratiquantes (56%) estiment en effet que la crise a renforcé leur démarche. Et s’il s’en trouve tout de même un gros quart (26%) pour juger qu’elle a fragilisé l’expérience collaborateur, ce chiffre tombe à 15% si l’on ne considère que les pratiquants confirmés (plus de 3 ans). De même qu’un vaccin ne protège vraiment qu’au bout de plusieurs semaines, l’efficacité de l’expérience collaborateur augmente donc avec la durée écoulée depuis la piqûre !

 

Le fossé se creuse entre anciens et modernes

Le baromètre national 2021 de l’expérience collaborateur met également en lumière une typologie très marquée d’entreprises, au regard de l’approche des RH.
D’un côté, les « EX Players » ayant dès avant la crise adopté davantage de pratiques RH nouvelles (télétravail, open office, horaires aménagés…), ont eu moins de mal à s’adapter au moment du confinement, et tirent davantage de leçons de la période pour se transformer et anticiper l’avenir.

De l’autre, des entreprises réfractaires à l’expérience collaborateur (celles qui non seulement ne la pratiquent pas, mais n’envisagent pas de le faire) étaient moins avancées avant la crise du point de vue des pratiques RH, ont eu plus de mal à s’adapter, sont moins souvent engagées dans une démarche de transformation : la moitié seulement d’entre elles ont entrepris de changer l’organisation du travail après le confinement, contre 85% des EX Players. Et quand les entreprises réfractaires mettent en place ces changements, elles consultent moins souvent leurs salariés (41% contre 61% des entreprises pratiquantes).

La différence est encore plus marquée si l’on compare les entreprises « pratiquantes confirmées » (celles qui ont mis en place l’expérience collaborateur depuis plus de 3 ans) avec les « réfractaires ». Les premières étaient 72% à recourir régulièrement au télétravail avant la crise, et 56% d’entre elles ont trouvé son déploiement en confinement « très facile » (97% si l’on inclut les réponses « assez facile »). Les réfractaires, en revanche, n’étaient que 26% à pratiquer le télétravail, et seules 22% d’entre elles ont trouvé « très facile » sa mise en place en urgence. 8 EX Players sur 10 ont trouvé « très » ou « assez facile » le maintien du lien social pendant le confinement – l’un des principaux enjeux RH de cette période troublée. La moitié seulement des réfractaires a pu en dire autant.

 

La crise a joué un rôle de révélateur des cultures RH et de leur efficacité. L’expérience collaborateur a passé l’épreuve du feu : ses bénéfices se manifestent même tout particulièrement pendant les temps troublés. 76% des répondants non pratiquants pensent que l’expérience collaborateur les aurait aidés à affronter la situation ; et 70% envisagent de la mettre en œuvre à court (22%) ou plus long terme (48%). L’irrésistible ascension mesurée par ce 4e baromètre national de l’expérience collaborateur devrait donc se poursuivre dans les mois et les années qui viennent.

 

Thomas est expert des Ressources Humaines et du Marketing. Il accompagne depuis plus de 25 ans les DRH et leurs partenaires dans l’intégration du digital dans leur stratégie de marque qu’elle soit employeur ou corporate.

Il est par ailleurs spécialiste des technologies dédiées au management des RH, Vice-Président du Lab RH, Co-fondateur de HR Technologies France, senior advisor de start-ups RH, conférencier, intervenant au CNAM, Sciences Po Paris et à la Sorbonne.

Il est l’auteur de « DRH, mission ou démission, 3 pistes d’action à l’heure du choix » aux éditions Diateino.

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