L’entreprise centrée sur le collaborateur : un enjeu stratégique accéléré par la crise sanitaire

Le bien-être au travail est plus que jamais au centre des préoccupations dans les entreprises qui vivent de profondes turbulences provoquées par la crise sanitaire actuelle. Le travail, déjà en pleine mutation, a franchi un point de bascule avec le confinement et la nécessité de télétravail forcé. La distanciation sociale remet en question les rassemblements physiques, même restreints en entreprise, avec le protocole de déconfinement. Le virtuel se démocratise, alors que l’économie réelle s’écroule. Certaines entreprises ont même choisi le télétravail comme norme jusqu’en 2021. L’organisation du travail est bel et bien en train de changer suite au coronavirus. C’est la conclusion de l’étude menée par l’Ifop auprès de 1000 salariés pour l’éditeur Wittyfit et Siaci Saint Honoré concernant l’avis des collaborateurs sur le bien-être et l’organisation en cette période de post Covid-19.

 

Le regard des collaborateurs à l’heure de la crise et du déconfinement

Cette étude qui a été menée du 18 au 22 mai 2020 révèle que le retour dans les locaux de l’entreprise est davantage une source d’angoisse que de soulagement. En effet, 43% des salariés interrogés affirment être stressés à l’idée de retourner sur leur lieu de travail, contre 37% qui se sentent plutôt soulagés. La crainte d’exercer à nouveau sur site concerne principalement les conditions d’hygiène pour 43%.

Dans ce contexte, les inégalités hommes femmes se sont accentuées. La balance penche vers les femmes qui sont 70% à se dire « inquiètes, fatiguées, stressées ou surmenées », contre seulement 49% des hommes.

Fait édifiant qui rassemble la majorité des collaborateurs : 74% pensent qu’il y aura un avant et un après Covid-19 dans leur entreprise ! Plus rien ne sera donc comme avant ?

 

Comment la crise a-t-elle affecté le rapport au travail des collaborateurs ?

Cette crise aura bousculé profondément notre manière de travailler. A tel point que 58% des salariés interrogés estiment que le confinement a changé leur rapport au travail. Des attentes de plus en plus fortes apparaissent autour du bien-être au travail. En effet, il représente pour 81% un enjeu prioritaire de leur entreprise. En 2018, ce chiffre n’atteignait que 56%.

La deuxième attente formulée par les salariés est la quête de sens qui devient un vrai sujet de questionnement, avec 27% des interrogés qui se disent actuellement « détachés de leur mission ». Ainsi, 31% attendent que l’entreprise donne plus de sens à son activité et 28% espèrent une capacité d’innovation de sa part.

D’autres changements sont souhaités par les salariés, tels que :

  • Une meilleure conciliation entre la vie professionnelle et la vie privée (27%)
  • Un changement de rythme de vie et davantage de télétravail (19%)

Questionnés aussi sur le rapport au manager, les salariés pointent plusieurs besoins envers leur responsable hiérarchique :

  • La reconnaissance du travail des membres de l’équipe (16%).
  • La création d’un climat de confiance au sein de l’équipe (12%).
  • Le soutien des équipes dans les difficultés (12%) tout comme l’écoute à l’égard de leur membre (11%)

Lieu de toutes les cristallisations, l’entreprise doit relever bien des défis en ce 21ème siècle. Et le moral des troupes comment est-il après toute cette aventure dystopique ?

 

L’optimisme à l’aube du monde d’après

Visiblement, la crise n’a pas pour autant affecté l’état d’esprit des salariés, qui s’estiment à 71% optimistes pour leur situation, celle de leur département et celle de leur secteur d’activité. Ils restent également plutôt confiants sur l’avenir de leur employeur, à 72%.

L’après Covid-19 semble représenter beaucoup d’espoir au bénéfice d’un monde meilleur, plus juste, plus écologique et surtout plus humain. L’entreprise de demain sera donc centrée sur les collaborateurs car son succès économique est directement lié au niveau d’engagement des salariés.

 

Les entreprises ont tout intérêt à tirer les leçons de cette crise pour mettre en place des processus organisationnels qui permettent de prendre régulièrement le pouls des équipes, de récolter des feed-backs et des idées du terrain. Cette démarche « bottom-up » en va de la survie et de l’agilité des entreprises, dont on voit bien que les politiques « top-down » sont à bout de souffle. 

 

Source : Wittyfit

Perrine possède une double compétence Ressources Humaines et marketing digital et se passionne pour les nouveaux usages liés à la transformation numérique. Elle a travaillé en cabinet comme consultante RH (recrutement, outplacement, QVT et marque employeur) ainsi que sur des fonctions de développement RH en entreprise dans le secteur

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