Figure emblématique de la psychologie positive et auteure de best-sellers tels que 3 kifs par jour et Power Patate, Florence Servan-Schreiber offre un regard frais et pertinent sur les enjeux RH de 2024. Aujourd’hui autrice, journaliste, conférencière et formatrice, elle nous éclaire sur la préservation de santé mentale et du bien-être en entreprise. Un dialogue captivant mêlant expérience, science et passion pour une approche holistique de la résilience et du bonheur.
Sommaire
Intégrer les pratiques qui promeuvent la résilience. Celles-ci nous sont nécessaires tant en prévention qu’en récupération. Il s’agit d’un nouvel étage de la fusée dans l’attention portée aux risques psychosociaux. La résilience provoque des occasions de se rétablir, mais aussi de croître et de se développer lorsqu’on a fait face à l’adversité.
Nous n’avons pas besoin d’attendre le burn-out pour parler de résilience. Les collaborateurs connaissent des variations dans les difficultés qu’ils rencontrent. Les organisations imposent de plus en plus d’agilité et d’adaptation. Tout le monde a besoin de périodes de restauration pour continuer les conquêtes.
Le télétravail, sans intensification des échanges réels.
La soudaineté de l’entrée du télétravail dans les organisations a provoqué des ajustements dans l’urgence qui se sont normalisés assez rapidement. Certaines entreprises en ont tiré des bénéfices comme une plus grande efficacité. Mais, le besoin d’interaction en chair et en os est inhérent à la nature humaine.
L’entreprise a la responsabilité de les favoriser et d’accompagner le réglage de nouveaux rythmes (retour sur le lieu de travail etc). Lorsqu’on n’est plus dans l’urgence, les changements sont plus minutieux à absorber, mais demandent autant de vigilance.
En la dédiabolisant, et également, en la favorisant.
Rendre visible la vulnérabilité des leaders promeut l’acceptation des expériences réelles des collaborateurs. Créer des lieux et des ressources pour l’accueil des questionnements intérieurs est indispensable. Organiser la possibilité de guider quelqu’un en souffrance, par la prévention, ou en intervention, est crucial également. En communiquant mieux sur les symptômes des crises psychiques, nous faisons entrer la possibilité d’aller moins bien dans le vocabulaire commun.
Il faut valoriser la possibilité de résilience et la reconstruction intérieure dans le storytelling RH.
Dans le même temps, il est fondamental, par ailleurs, d’éduquer autour de l’épanouissement pour valoriser le rôle inextricable et positif du travail dans notre expression personnelle. Oser dire que l’engagement et la participation à quelque chose de plus grand que soi, le sens, contribue à notre bien-être.
L’arsenal légal pour faire face aux comportements déplacés s’est bien heureusement étoffé au cours des dernières années. Mais un mal-être n’est pas toujours en lien avec une incivilité.
Avec la crise sanitaire, la frontière fictive que nous nous persuadions d’entretenir entre nos vies personnelle et professionnelle a disparu. Nous sommes le seul et même individu. Le travail influence notre parcours personnel et la vie personnelle teinte notre travail. Il est plus prudent de les considérer indissociables et de savoir qu’ils pâtissent ou profitent de notre équilibre global. Une crise à la maison peut être atténuée par le professionnalisme et à l’inverse, un obstacle professionnel sera tempéré par un soutien personnel ou une activité extra entreprise.
Et si les RH se préoccupaient d’être soutenues à leur tour ? Il est avéré que l’agilité requise par la fonction est permanente. Rester sensible aux potentiels individuels dans le cadre de politiques générales impose souvent beaucoup de paradoxes. Les RH veillent, mais qui veille sur elles ? Un superpouvoir consiste à se créer des niches restoratives dans ou en dehors de son activité pour pouvoir rester au service de ses missions et des autres. De nouveau, la force se puise dans des variations entre l’effort et la récupération.
Posez la question aux jeunes recrues des entreprises. Il n’y a plus de débat.
Un kif n’est pas prédictif. Éprouver de la gratitude se constate sur le moment ou après un événement. Mais je nous souhaite de la croissance, au sens du développement de soi, et une sérénité professionnelle boostée par les succès comme par les difficultés. J’aspire à un climat apaisé, et s’il ne peut pas l’être, de mieux trouver les pistes d’apaisement en nous et au sein des relations professionnelles et personnelles fertiles que nous entretenons.
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Sportifs, politiques, médecins, entrepreneurs, humoristes etc. : 24 personnalités prennent la parole afin de nous livrer leur vision des RH et du monde professionnel de l’année à venir. Leurs interviews sont à retrouver du 15 décembre au 18 mars, sur le média Parlons RH.
Crédit photo : Thibault Henriet
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