Categories: infographies RH

Femmes d’entreprise : la route encore longue de la parité

L’entrepreneuriat attire autant les femmes que les hommes. Pourtant, les femmes ne représentent que 3 créateurs d’entreprises sur 10. Qui sont-elles ? Quelles réalités se cachent derrière ces chiffres ? L’écart se réduit-il ? Axa a fait le point sur la question en une infographie très parlante.

 

La France en retard

 

On sait que les inégalités salariales persistent entre hommes et femmes, mais qu’en est-il des chefs d’entreprise ? 70% des femmes jugent l’entrepreneuriat comme un bon choix pour leur carrière, soit sensiblement autant que les hommes. Pourtant, elles représentent moins de 30% des entrepreneurs (28,4% des indépendants hors agriculteurs, 27,7% des agriculteurs en 2013, selon l’Insee, des chiffres qui ont plutôt tendance à baisser depuis 2003), et 30% des créateurs d’entreprises.

Dans le monde, les femmes représentent pourtant 37% des chefs d’entreprise, d’après le rapport Eve et Donzel, utilisé par Axa pour son infographie. Si on prend pour référence la population active, on s’aperçoit que l’entrepreneuriat est choisi par 1 Américaine en activité sur 10, environ 1 Anglaise et 1 Allemande sur 20, et moins d’1 Française sur 33. L’espoir est cependant permis : entre 2002 et 2010, la part des femmes dans les créateurs de jeunes entreprises a augmenté de 6 points, de 26 à 32%.

 

Des profils contrastés

 

Non seulement il y a moins de femmes que d’hommes chez les entrepreneurs, mais leurs entreprises sont plus petites et font moins de chiffres d’affaires. Selon l’infographie, les dirigeantes emploient en moyenne 0,7 salarié, contre 1,1 pour leurs homologues masculins (n’oublions pas que l’écrasante majorité des entreprises n’emploient pas de salariés). A l’inverse, l’Insee nous apprend que 1/4 seulement des SARL sont gérées par des femmes.

La même disparité se retrouve, accentuée, dans le volume d’activité : les entreprises dirigées par des hommes ont dégagé plus de 2 fois plus de chiffres d’affaires que celles des leaders féminines (150 K€ contre 71 K€). Si on se limite au secteur de l’innovation, l’écart se réduit un peu à 75% de plus pour les hommes, au lieu de 111% (500 K€ contre 285 K€).

A noter que selon le rapport Eve et Donzel, les femmes ne représentent que 8% des créations d’entreprises dans ce dernier secteur – contre 54% dans le social et l’éducation. La parité est cependant respectée dans les services aux particuliers.

On remarque enfin que les hommes sont plus nombreux à créer plusieurs entreprises.

 

Motivations et blocages

 

Comment s’expliquent ces disparités ? Difficile de donner une réponse claire et univoque à cette question, mais l’infographie donne des pistes.

Plus difficile, déjà, de trouver les ressources pour entreprendre quand on est une femme : les profils féminins inquiètent plus souvent les banques, avec un taux de rejet de 4,3% contre 2,3% pour les hommes. On peut conjecturer que les dossiers acceptés sont moins avantageux et portent sur des sommes en moyenne moins élevées.

Les inégalités du marché du travail se répercutent également sur la création d’entreprise : les femmes ont deux fois moins de chances d’avoir assumé des fonctions dirigeantes avant de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Ce qui suppose moins d’expérience, moins de réseaux, moins de confiance en soi également : 27% ont peur de ne pas avoir les compétences pour réussir, contre 9% des hommes. Même s’il faut sans doute relativiser la portée de cette donnée, les patrons étant presque aussi nombreux que les patronnes à avouer leur peur d’échouer (42% et 45% respectivement).

 

La route est donc encore longue avant de parvenir à la parité, à la tête de l’entreprise comme dans les rangs. Le plan national pour l’entrepreneuriat féminin, lancé en 2013 par Najat Vallaud-Belkacem, affichait l’ambition de passer de 30 à 40% de créatrices avant la fin du quinquennat. Une charte résume les 5 bonnes pratiques à adopter pour y parvenir. Rendez-vous dans quelques années pour un prochain point d’étape !

 

Source : Axa

 

Pour recevoir les derniers articles de Parlons RH par mail ou s’abonner à la newsletter

Bertrand écrit depuis 1999 pour les entreprises et les institutions, sur les grands enjeux socio-économiques, les RH et la protection sociale. Auprès d’un organisme interprofessionnel nordiste, en freelance après 2010, puis au sein de Parlons RH, il s’attache à rendre accessibles des problématiques complexes sous tout format, du livre d’histoire au billet de blog. Bertrand est diplômé de l’IEP Paris et titulaire d’un Master II en histoire économique contemporaine.

Voir les commentaires

  • Augmenter le taux de femmes entrepreneures, c est briser les prejugees sexistes latents, c est repenser la societe dans ce qu elle a de plus fondamental a savoir l education et les valeurs communes de parite.

Les derniers articles

Télétravail : des conflits à distance aux lourdes conséquences

Dans un monde où le télétravail redéfinit les interactions professionnelles, la gestion des conflits devient…

30 avril 2024

[WEBINAR] Semaine de 4 jours : quels impacts du concept sur les bureaux ?

Flore Pradère, Directrice Recherche et Prospective Work Dynamics chez JLL sera l'invité de Manon Consul.…

29 avril 2024

Revue du web #490 : recrutement, soft skills et télétravail

Cette semaine, le recrutement est à la une de la revue de web. Alors que…

26 avril 2024

Redéfinir le manager : enjeux et évaluation des compétences managériales

Traditionnellement chargés de superviser les opérations et d'assurer la productivité des équipes, les managers se…

25 avril 2024

Qu’est-ce que… la GTA ?

Tous les mois, retrouvez une définition claire, accompagnée d’une mise en contexte, de chiffres clés…

24 avril 2024

« Les solutions de GTA doivent être simples, collaboratives et puissantes » (Renaud Grimard, VP GTA chez SIGMA-RH)

L'amélioration de l'expérience collaborateur, grâce aux solutions de GTA, contribuera à augmenter l'engagement et à…

24 avril 2024