Face à l’imprévu, vaut-il mieux gérer les risques ou changer le travail ?

Depuis le début de la séquence Covid-19, les DRH ont démontré leur capacité d’initiative dans un contexte inattendu. Ce n’est pas habituellement ce qu’on leur demande…

 

Passer de la défensive à l’offensive

Trop souvent, les directions d’entreprises souhaitent que la ou le DRH soit d’abord là pour éviter les vagues en amortissant le dialogue social, les conflits interpersonnels, les séparations brutales.

Parfois, on n’hésite pas à lui transférer des dossiers mistigris comme celui de la transformation digitale quand les responsables des systèmes d’information ne veulent plus s’en occuper, ou on complète son poste en lui confiant le développement durable.

La formule « business partner », qui est une des antiennes des DRH depuis des décennies, enferme la profession dans un rôle secondaire, ou du moins ne lui donne pas la primauté de l’initiative. Le fait de revendiquer ce statut montre d’ailleurs que la pratique n’en est pas garantie : quel directeur commercial a besoin de se prouver qu’il est un partenaire stratégique ?

Ce que l’on peut anticiper de l’année 2021 offre peut-être au DRH l’opportunité de dire : « j’ai montré ce que je savais faire pour faire face à la Covid-19, je souhaite continuer le changement initié en vous proposant de… ». En d’autres termes, il s’agit de passer de la défensive à l’offensive.

 

S’en tenir à la gestion du risque : le plus grand risque ?

Se contenter de la gestion du risque pourrait représenter un… risque de stagnation pour le DRH.

On peut relever qu’aucun des experts en risques qui s’emploient à les cartographier n’avait prévu la Covid-19. Cela invite à la modestie en matière de prévision des situations de crises et des scénarios de ripostes qu’on peut anticiper.

La meilleure réponse ne serait elle pas de continuer à faire évoluer le travail pour rendre les collaborateurs et les organisations autonomes, agiles, créatifs ? De développer leur aptitude à s’adapter et à utiliser les ressources digitales comme ils ont commencé à le faire cette année pour faire face à une situation inattendue ?

La crise sanitaire peut être intégrée comme une répétition générale pour d’autres événements à venir : virus informatiques sur-performants, déconnexions internet, troubles géopolitiques à haute intensité, barrages routiers, terrorisme interne ou externe, etc.

Pour l’entreprise comme pour le DRH, il va falloir courir plus vite que les risques. Cela n’a rien d’impossible, c’est pour cela que les gazelles sont plus nombreuses que les lions.

On passerait ainsi du Covid au co-vite.

 

Ancien DRH du groupe GeoPost, Gilles NORROY est aujourd’hui revenu à son métier initial de consultant et de coach.

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