Bien-être au travail : les jeunes sont des gens comme nous

La génération Y, supposément ingérable, disruptive et incompréhensible, serait-elle finalement plus « normale » qu’on ne le croyait ? L’Histoire le dira, mais en attendant, une étude sur le bien-être au travail dans les entreprises françaises, réalisée par l’Ifop pour Monster auprès de 1004 actifs, semble aller plutôt dans ce sens, avec quelques petites nuances. L’occasion également de regarder de plus près les principaux leviers de la motivation et de la qualité de vie au travail pour les salariés français.

 

Le chemin du sens…

Le tiercé de tête des leviers de motivation préférés des salariés français confirme plutôt les grandes tendances que l’on connaît. Sur la première marche du podium, c’est la qualité de la politique RSE – responsabilité sociale de l’entreprise – qui mobilise le plus : un tiers des répondants citent cette réponse en premier. Et c’est l’un des points sur lesquels les 18-24 ans se distinguent, enfin un peu : ils sont 38% à se montrer particulièrement sensibles à ce thème.

Un quart des répondants préfèrent, comme levier de sens, la pratique d’une évaluation collective de la performance, davantage qu’individuelle. Les jeunes ne sont que deux points derrière. La méritocratie individualiste perd du terrain, et c’est tant mieux. En troisième vient l’octroi de congés spéciaux pour les activités de bénévolat, pour 19% des salariés. Les jeunes ne sont là que 13% : on peut faire l’hypothèse qu’il y a une certaine perméabilité avec la réponse « RSE », et que les différences observées expriment davantage une préférence de « wording »… Témoin la politique de mécénat culturel, qui n’arrive qu’en 4e – trop eighties, comme terminologie, sans doute ?

 

…et du bien-être au travail

Du côté des déterminants du bien-être au travail, joie, on peut enfin se raccrocher à un cliché ! Les jours de congé supplémentaires restent la gâterie préférée des salariés français, pour 28% d’entre eux ; mais les jeunes les plébiscitent à 34%. 6 petits points de différence, en n’étant pas trop regardant, ça peut suffire à soupirer « tous des feignants », si le public est réceptif.

Pour le reste, on s’accorde à apprécier la souplesse des horaires et le respect du droit à la déconnexion. Mais les jeunes sont moins friands de télétravail que la moyenne (10% contre 16%°).

 

Le chef en fait-il trop ?

L’enquête comporte une question intéressante sur le jugement porté par les salariés sur leurs managers : interviennent-ils juste comme il faut ? Trop ? Pas assez ? Sur cette question, le parallélisme des deux camemberts – ensemble des salariés vs 18-24 ans – est frappant. Un peu plus de la moitié des répondants estiment que leur responsable hiérarchique « intervient de manière adaptée ». C’est beaucoup et c’est bien peu. 23% le trouvent trop absent, et 17% trop interventionniste.

Pourtant, quand on passe aux facteurs de bonne ambiance sur le lieu de travail, on trouve l’une des différences les plus significatives entre jeunes et moins jeunes, précisément sur la question du management : « une hiérarchie ouverte au dialogue et bienveillante » est le principal élément cité par les salariés dans leur ensemble, à hauteur de 42%. Chez les jeunes, on tombe à 33%. La connotation un tantinet paternaliste de cette réponse aura moins séduit les moins de 25 ans.

 

Enfin, sur la question du type d’entreprise idéal pour s’épanouir, 44% des salariés (45% des jeunes) votent pour la TPE/PME. On note un petit écart sur les startups, préférées par 22% des jeunes contre 18% de l’ensemble. La grande entreprise arrive bonne dernière, surtout chez les jeunes. Mais au total, on ne peut pas dire que l’étude trace un portrait très contrasté des 18-24 ans par rapport à leurs aînés !

 

Source : Monster

Bertrand écrit depuis 1999 pour les entreprises et les institutions, sur les grands enjeux socio-économiques, les RH et la protection sociale. Auprès d’un organisme interprofessionnel nordiste, en freelance après 2010, puis au sein de Parlons RH, il s’attache à rendre accessibles des problématiques complexes sous tout format, du livre d’histoire au billet de blog. Bertrand est diplômé de l’IEP Paris et titulaire d’un Master II en histoire économique contemporaine.

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