RSE : quand les entreprises jouent la carte solidaire

La RSE, responsabilité sociétale d’entreprise, prend des formes variées au sein des organisations. Le mécénat de compétences figure encore loin derrière le mécénat financier, mais semble prendre de plus en plus ses quartiers dans le monde du travail. Que pensent les collaborateurs de la RSE ? Quelle est la position des décideurs ? 

RSE : le mécénat de compétences en plein boom ?

La solidarité ferait-elle son nid au sein de l’entreprise ? C’est en bonne voie si l’on en croit une infographie réalisée par Ça me regarde, société spécialisée en chantiers et rencontres solidaires, d’après des chiffres collectés par le Collectif Solution RSE. Par exemple, de 2011 à 2017, le nombre de fondations d’entreprise est passé de 293 à 400. Le mécénat, quant à lui, semble avoir la cote auprès des employeurs : la France compterait près d’un quart d’entreprises mécènes, 72 % d’entre elles étant des TPE.

Le mécénat de compétences, qui consiste à mettre à disposition des collaborateurs sur leur temps de travail pour servir des causes d’intérêt général, fait partie des pratiques en vogue semble-t-il. Alors qu’il représente 12 % des dons en entreprise (contre 80 % du mécénat financier), force est de constater que les employeurs s’y intéressent de plus en plus. La plateforme Koeo, dédiée au mécénat de compétences, a enregistré 10 000 heures de dons en 2017, l’équivalent du volume enregistré en quatre ans, de 2009 à 2013.

Et n’allez pas croire que ce sont les réductions fiscales qui motivent les employeurs, et ce, quel que soit le don. « La motivation première des mécènes est bien de servir une cause d’intérêt général comme l’insertion professionnelle, la lutte contre le décrochage scolaire ou bien d’autres encore ! La réduction de l’impôt sur les sociétés est un levier pour donner plus », explique Sylvaine Parriaux, déléguée générale d’Admical qui publie le baromètre du mécénat d’entreprise.

RSE : et où en sont les salariés ?

Ce n’est pas une nouveauté, les collaborateurs voient les politiques RSE comme des éléments importants dans la vie des entreprises. Selon une étude Viavoice, 32 % des salariés souhaitent s’investir davantage dans la démarche RSE de leur organisation et 59 % d’entre eux considèrent qu’ils ne sont pas suffisamment informés sur les actions menées ou à réaliser. Les collaborateurs demandent donc aux entreprises d’être plus impliquées et de mieux communiquer, une partie souhaitant même être formée sur le sujet.

Qu’elle soit sous forme de congés et de RTT solidaires, de mécénat financier, en nature ou de compétences, mais aussi d’ateliers bien-être au travail, la politique RSE intéresse d’autant plus les entreprises (ou devrait d’autant plus les intéresser) qu’elle impacte favorablement la performance économique. D’après une étude France Stratégie, « toutes les dimensions de la RSE ont un lien positif avec la performance économique et ce, quelle que soit la mesure de l’indicateur de performance économique ».

Il n’y a donc plus qu’à. D’autant que les décideurs se révèlent majoritairement en faveur de la RSE. 52 % déclarent qu’elle doit être intégrée à la stratégie et aux opérations commerciales, quand ils sont 54 % à penser qu’il est nécessaire d’aller au-delà de ce que les réglementations exigent. 

Source : Ça me regarde