Face à la situation sanitaire et économique inédite, un constat : les habitants de l’Île-de-France ont plus que jamais envie de faire leurs bagages et de quitter la région parisienne. Recruteurs en province : à quoi s’attendre en 2021 pour le recrutement de ces talents ? Votre vivier va-t-il augmenter facilement ? Comment gérer la question épineuse des salaires et répondre aux multiples attentes de ces talents ?
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Je n’ai pas de doute : les candidats ont bel et bien envie de changer de job, mais aussi de quitter Paris en 2021. Les statistiques sont édifiantes : les recherches d’emploi ont augmenté de 62% en région, soit 4 fois plus qu’en Île-de-France. Chez Laou, nous constatons que cet exode urbain touche de grandes villes comme Lyon, Nantes, Lille ou Toulouse, où les travailleurs ont parfois ce même souhait d’aller découvrir une nouvelle région.
De façon générale, le confinement a fait naître une envie de changement professionnel et de cadre de vie : les Français aspirent à changer de vie ! Alors oui, en 2021, il y aura plus de mobilité géographique qu’en 2020. Mais attention ! Cela ne veut pas dire qu’ils vont postuler dans votre entreprise si les conditions que vous offrez ne sont pas compétitives… Dans ces cas-là, ils choisiront de négocier un télétravail partiel avec leur employeur actuel.
Avant 2020, les candidats en mobilité étaient souvent ouverts en priorité aux grandes métropoles : Lyon, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Montpellier et Lille en premier, et parfois à une seule d’entre elles. Aujourd’hui, je relève que, chez Laou, 80% des candidats en désir de mobilité sont ouverts à plusieurs villes, voire plusieurs régions en France, et en moyenne, ils sont ouverts à 17 villes en France !
Si les métropoles restent encore et toujours le premier choix des Franciliens, ce que je retiens de la situation post-covid, c’est qu’ils sont ouverts à découvrir des villes moins connues, notamment des villes de taille moyenne comme Tours, Angers, Brest, Reims, Caen, Clermont-Ferrand, Valence, Niort ou encore Limoges. Il y a de plus en plus de communication autour des villes moyennes et les Franciliens se rendent compte de leur attractivité culturelle et économique, comme des avantages en termes d’immobilier.
Pour les zones rurales, l’engouement est moins élevé, mais il y a tout de même une plus grande ouverture de la part des candidats, même dans la Tech ! De la Creuse au Cantal, des recrutements que je pensais impossibles se réalisent ! Alors, même la majorité des recrutements se font encore à Lyon et Bordeaux, c’est un signe qui ne trompe pas.
Les entreprises doivent surfer sur cette envie qu’ont les Parisiens de se mettre au vert !
Et pour arriver à leurs fins, ils semblent prêts à faire quelques concessions sur leur situation actuelle. Ainsi, dans plus de 80% des cas traités par Laou, les salariés motivés pour changer de cadre de vie avaient déjà en tête qu’il faudrait baisser leur salaire à l’entame de leur projet de mobilité géographique.
Attention à cette bonne volonté ! Les candidats à la mobilité ne savent pas de combien exactement leurs rémunérations devront diminuer pour coller aux salaires du marché local. Et entre nous, on les comprend ! Les différences de salaires entre Paris et la province sont difficiles à établir précisément, car elles dépendent de chaque ville et de chaque métier.
Afin d’obtenir un début de réponse et pour savoir s’ils seront gagnants ou perdants, les candidats peuvent calculer la différence de coût de la vie entre Paris et la province en amont de leur recherche d’emploi. Cela leur permet a minima :
Idéalement, il serait judicieux d’affiner par la suite ce calcul, avec le coût du transport par exemple, même s’il pèse moins sur le budget que l’immobilier. Ainsi la compréhension sera encore plus précise sur les gains et pertes financières en partant d’Île-de-France.
Dans tous les cas, l’employeur tire avantage à se mettre à la place du candidat qu’il a en face de lui pour se rendre compte à quel point le sacrifice financier peut être important, ou non, pour le candidat, avant de lui faire une proposition d’embauche qui ait une bonne chance d’être acceptée… En tout cas, prendre le temps de faire ce calcul permet de comprendre qu’au-delà de 10 ou 15% de baisse de salaire, bien souvent, les candidats sont perdants quand ils partent en province en termes de pouvoir d’achat. Des prix de l’immobilier plus faibles ne peuvent suffire.
S’installer en province répond à une envie d’amélioration de la qualité de la vie. Et parmi les critères qui déclenchent un choix, il y a l’attente :
Si les candidats sont ouverts théoriquement à 17 villes, ils vont rarement chercher par eux-mêmes une offre d’emploi dans chacune de ces 17 villes… Ils vont dans la majorité des cas s’inscrire sur une plateforme d’emploi qui, pour eux, va créer la relation avec des employeurs dans toutes ces villes à la fois. En plus des offres d’emploi, l’accompagnement à la mobilité géographique sera alors un critère important pour eux afin de se sentir rassurés dans le parcours.
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