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Recrutement en 2024 : quand la flexibilité redessine les stratégies des entreprises

Face à un marché du travail de plus en plus tendu, les entreprises doivent revoir leurs méthodes pour attirer et retenir les talents. Entre pénurie de candidats, inadéquation des profils et exigences croissantes des salariés en matière de flexibilité, les employeurs se voient contraints de repenser leurs conditions d’emploi. Ce constat s’accompagne d’une évolution marquée par la nécessité d’accorder davantage d’avantages compétitifs, d’offrir un meilleur équilibre vie pro/vie perso et d’adapter les conditions de travail pour rester attractif. Explications avec l’infographie réalisée par CV Genius.

Conditions et accès au lieu de travail : des enjeux de plus en plus décisifs

Les difficultés de recrutement en 2024 continuent d’être un défi majeur pour les entreprises. Le problème principal reste le manque de candidats, avec 84,2 % des recruteurs indiquant ce motif (- 0,8 % par rapport à 2023). Cette diminution, modeste, témoigne d’une légère amélioration dans certains secteurs.

L’inadéquation des profils est un autre obstacle majeur. En 2024, 81 % des recruteurs déclarent faire face à ce problème, une augmentation notable de 5 % par rapport à l’année précédente. Cette hausse met en lumière l’importance croissante de la formation et de l’adaptation des compétences pour répondre aux exigences des entreprises.

Les conditions de travail, quant à elles, deviennent un facteur de plus en plus déterminant. En 2024, 38,5 % des employeurs identifient les conditions de travail comme un frein au recrutement (+2,5 % par rapport à 2023). Cela montre que les candidats sont de plus en plus exigeants quant à la qualité de leur environnement de travail et la flexibilité offerte.

Le déficit d’image d’entreprise est également un facteur à ne pas négliger. En 2024, 25,3 % des recruteurs considèrent que l’image de leur entreprise est un frein au recrutement (+ 1,3 % par rapport à 2023). Les entreprises doivent donc investir davantage dans leur marque employeur pour se différencier dans un marché compétitif.

Le manque de moyens financiers est cité par 19,1 % des recruteurs en 2024, en hausse de 1,1 % par rapport à l’année dernière. Ce chiffre souligne l’impact croissant des contraintes budgétaires sur la capacité des entreprises à attirer les meilleurs talents, notamment face à une concurrence accrue.

Enfin, l’accès au lieu de travail reste un obstacle pour 19,3 % des recruteurs en 2024 (+ 2,3 % par rapport à 2023). Ce problème reflète la persistance des difficultés liées à la mobilité ou au manque de flexibilité en termes de télétravail.

Flexibilité et avantages : les attentes des salariés sous-estimées par les entreprises

Dans un contexte où l’attractivité des candidats qualifiés est une priorité, certaines préoccupations des employeurs et des salariés se détachent particulièrement. La principale barrière citée est le manque d’une politique de flexibilité, incluant notamment des horaires adaptés ou la possibilité de télétravailler. En effet, 76 % des salariés jugent que l’absence de flexibilité nuit à leur engagement, un constat partagé par seulement 24 % des employeurs. Cette disparité souligne à quel point les attentes des salariés en matière de conditions de travail flexibles sont élevées, alors que les entreprises n’ont pas encore pleinement pris conscience de l’importance de cet aspect.

Le second point critique concerne le manque d’avantages compétitifs. 74 % des salariés estiment que leur entreprise ne leur offre pas suffisamment d’avantages pour les fidéliser, tandis que seulement 26 % des employeurs partagent cette vision. Cet écart montre une fois de plus que les entreprises sous-estiment l’impact de ces avantages, qui vont bien au-delà du salaire pour les employés, incluant des éléments tels que les primes, les congés ou encore les assurances santé.

Enfin, l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle est un enjeu majeur pour 72 % des salariés. À l’inverse, seulement 28 % des employeurs considèrent cet aspect comme un frein à l’attractivité. Ce chiffre met en évidence le décalage entre la perception des employés et celle des employeurs. Alors que les salariés sont de plus en plus nombreux à rechercher un meilleur équilibre, les entreprises semblent encore à la traîne sur ce point.

Flexibilité et concessions : les entreprises adaptent leurs offres face aux défis du recrutement

Les difficultés de recrutement continuent de pousser les entreprises françaises à revoir leurs stratégies. En 2024, un nombre croissant d’entreprises sont prêtes à ajuster leurs conditions d’emploi pour attirer et retenir les talents. Ainsi, 38,3 % des entreprises accordent des avantages supplémentaires à un candidat retenu, une manière de rendre les offres plus attractives face à la concurrence sur le marché du travail.

Par ailleurs, 34,6 % des entreprises n’hésitent plus à proposer des postes à temps partiel lorsque le recrutement pour des postes à temps plein devient trop difficile. Cela démontre une certaine flexibilité des employeurs, qui cherchent à s’adapter aux nouvelles attentes des candidats.

Le télétravail, désormais bien ancré dans le paysage professionnel, devient également un levier de négociation. 29,6 % des entreprises accordent davantage de jours de télétravail pour faciliter la conclusion d’un recrutement. Cela montre l’importance croissante du télétravail comme critère déterminant pour de nombreux candidats.

Enfin, 17,6 % des entreprises vont encore plus loin en raccourcissant ou en supprimant la période d’essai, dans le but de sécuriser un recrutement jugé difficile. Cette évolution témoigne d’une volonté d’accélérer le processus d’embauche, en réduisant les barrières administratives qui peuvent freiner l’intégration des nouveaux employés.

Ces ajustements montrent que les entreprises françaises, face à un marché de l’emploi tendu, sont prêtes à faire preuve de plus de souplesse pour garantir leurs recrutements. Adapter les conditions d’emploi devient donc un impératif pour rester compétitif dans un environnement où les candidats sont de plus en plus exigeants.

Source : CV Genius

Stéphane a développé son appétence pour la création de contenus au cours de plusieurs expériences variées, en start-up et en agence. Passionné par l’univers des ressources humaines, tout particulièrement par la marque employeur et le recrutement, il officie chez Parlons RH en qualité de Content Manager. À la suite de sa licence Économie-Gestion, il obtient un Master 2 en Communication et Management du sport à l’ESG Management School de Paris.

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