Nécessaire, désirée, inaccessible… Telle est la formation professionnelle vue par les actifs interrogés dans le cadre du Baromètre de la formation et de l’emploi réalisé par Harris Interactive pour le portail Orientation pour tous[1], propulsé par Centre Inffo. Si le rôle décisif de la formation dans un monde professionnel en mutation est désormais bien compris de tous, de nombreux freins subsistent ! Un défi pour l’État et les régions, à la manœuvre dans le cadre de la loi Avenir professionnel. Une priorité et un challenge pour les responsables formation et la DRH, au regard du développement des compétences individuelles ou collectives et de la pérennité de leurs organisations.
Sommaire
Quelques éléments de méthodologie en préambule. Le Baromètre de la formation et de l’emploi est issu d’une enquête en ligne réalisée du 16 au 20 décembre 2019 auprès d’un échantillon national représentatif de 1 559 actifs français âgés de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas : sexe, âge, région d’habitation, statut d’emploi et catégorie socio-professionnelle.
Ses premiers résultats significatifs portent sur la perception de la formation continue en général, en termes d’apports et d’impact – positif ou négatif – sur la vie professionnelle.
Toutefois, ces premiers résultats ont un pendant… moins enthousiasmant.
En parallèle, un actif sur 5 estime qu’il aura changé de métier dans les 5 ans à venir, quand 2 sur 3 se voient exercer le même métier, mais de manière différente. Les plus diplômés sont les plus enclins à considérer que leurs métiers vont beaucoup évoluer.
C’est peut-être l’une des principales « surprises » du baromètre de la formation et de l’emploi : le message d’un individu principal acteur de son parcours de formation professionnelle, a été reçu à 100 % ! Si le rôle d’autres intervenants est considéré comme important (organismes de formation ; employeur et DRH ; collectivités territoriales – région, département), l’actif lui-même apparaît comme le véritable pilote pour 64 % des personnes interrogées.
Dès lors, sont-elles en mesure de dire ACTION ? La réponse est plutôt négative. En effet, 57 % des actifs s’estiment mal informés, notamment les salariés des PME, les seniors et les chômeurs. Alors que les principales sources d’information en la matière restent l’employeur (34 %) et les moteurs de recherche (32 %), ces lacunes d’information concernent :
Si, dans cette perspective, le premier résultat apparaît positif (51 % des répondants envisagent de suivre une formation dans les 12 mois à venir), il convient de le nuancer : seuls 16 % le projettent « avec certitude ». Parmi les personnes voulant se former, 41 % n’ont pas « d’idée précise » du type de formation à entamer. Et, interrogés sur la nature de la formation « qu’ils aimeraient le plus suivre », 41 % des répondants ne peuvent se prononcer ! Sachant que celles les plus citées portent sur l’informatique et les langues.
Quant aux motifs poussant 49 % des répondants à carrément « s’abstenir », il s’agit principalement :
Dans ce contexte, l’impact des différentes mesures de la loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018 sera donc observé à la loupe au fil des mois. Si les efforts de communication du ministère du Travail semblent avoir porté leurs fruits au regard du CPF (85 % des répondants déclarent « connaître » le Compte Personnel de Formation) et de l’application Mon Compte Formation (59 %), les répondants sont pourtant 75 % à ignorer de quel crédit ils disposent sur ce même compte !
Quittons la sphère institutionnelle et rejoignons celle des acteurs / interlocuteurs / promoteurs « de terrain » de la formation professionnelle, à savoir : les responsables formation et la DRH.
Réservés sur la réforme de la formation professionnelle qu’ils doivent mettre en œuvre (52 % d’avis « plutôt défavorables » selon une enquête de la Commission juridique du GARF initiée en juin 2019), les responsables formation se donnent toutefois toutes les chances de réussir leur mission : garantir le développement des compétences de leurs collaborateurs, en accord avec les objectifs stratégiques de l’entreprise. Ainsi envisagent-ils plusieurs types de dispositions :
La mobilisation de toutes les énergies suffira-t-elle à venir à bout des biais continuant d’affecter la formation professionnelle ? Tous les acteurs témoignent de leur volonté d’œuvrer pour que chacun, quel que soit son niveau initial d’études ou de qualification, développe ses compétences et/ou en acquière de nouvelles. Reste à ce que les « bénéficiaires » puissent véritablement exercer leurs droits.
Source : Orientation pour tous – Centre Inffo, via Harris interactive en partenariat avec Epoka.
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