Égalité salariale femmes-hommes : les entreprises mises à l’index

Alors que les entreprises de plus de 250 salariés viennent de publier leur index d’égalité professionnelle, le cabinet Gloria, spécialisé dans l’accompagnement et le coaching, revient en chiffres sur les inégalités subies par les femmes dans le monde du travail. Parlons RH profite de cette infographie pour décrypter à la fois cet index, mesure de la loi « Avenir professionnel », et les bénéfices à devenir une organisation égalitaire. Prêt à appliquer l’égalité salariale ?

 

Égalité salariale : 3,5 % d’entreprises irréprochables

Le 16 septembre, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, rendait publics les résultats des index d’égalité professionnelle, qui mesurent les écarts de salaire entre les femmes et les hommes. La note est tombée et elle fait mal. Seules 3,5 % des entreprises de plus de 250 salariés assurent une égalité salariale réelle entre les femmes et les hommes, et ce à poste équivalent.

Vous avez bien lu, il s’agit d’index au pluriel. Et pour cause, la loi « Avenir professionnel » qui oblige les entreprises à publier elles-mêmes leur taux, y va tout en douceur. Les organisations de plus de 1 000 salariés y sont contraintes depuis le 1er mars 2019. Elles ont été rejointes par les sociétés de 250 à 999 salariés le 1er septembre dernier. Et dès le 1er mars 2020, les entreprises de 50 à 249 salariés devront également montrer patte blanche. Au total, ce sont quelque 40 000 entreprises qui seront alors concernées par la publication de l’index d’égalité professionnelle.

Ce dernier est construit autour de cinq critères donnant in fine une note sur 100 à l’entreprise :

  • l’écart de rémunération sur 40 points ;
  • le nombre de femmes augmentées par rapport au nombre d’hommes sur 20 points ;
  • le nombre de femmes promues au regard du nombre d’hommes sur 15 points ;
  • le pourcentage de femmes augmentées à l’issue de leur congé maternité sur 15 points ;
  • le nombre de femmes figurant parmi les dix plus hautes rémunérations sur 10 points.

 

L’égalité salariale rapporterait 62 milliards d’euros. Ça se tente, non ?

Il est bon de rappeler que l’égalité salariale figure dans le Code du Travail depuis 1972. Mais qu’à ce jour, les femmes restent moins rémunérées que leurs collègues masculins. L’écart moyen constaté est de 9 % à poste égal, grimpant jusqu’à 25,7 % tous postes confondus.

Afin de progresser sur ce dossier, l’Etat impose aux entreprises d’atteindre au minimum la note de 75/100. Si d’ici trois ans, les résultats se font toujours attendre, les organisations les moins avancées en matière d’égalité professionnelle se verront infliger des sanctions financières.

Mais ce n’est pas la peur de la pénalité qui devrait encourager les entreprises à militer activement pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. En effet, les études sont unanimes : l’égalité est un levier de performance. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), une réduction de l’écart du taux d’emploi entre les femmes et les hommes de 25 % générerait 5 800 milliards de dollars (une hausse du PIB mondial de 3,9 %). En France, l’égalité salariale permettrait d’injecter 62 milliards d’euros dans l’économie (34 milliards de recettes fiscales). Ça se tente, non ?

Comme nous le rappelle la Communauté Gloria, spécialiste de l’accompagnement des femmes, le chantier demeure colossal :

  • 100 % des PDG du CAC 40 sont des hommes ;
  • les femmes touchent une pension de retraite inférieure de 42 % en moyenne à celle des hommes ;
  • 14 % seulement des dirigeants d’entreprise sont des dirigeantes ;
  • 80 % des femmes sont victimes du sexisme au travail.

 

L’index d’égalité professionnelle ne doit pas être perçu par les entreprises comme une nouvelle contrainte, mais bien comme un atout pour leur faire prendre conscience des disparités qui existent dans leurs murs. En mettant en place des actions concrètes pour réduire drastiquement les écarts constatés, les organisations se donneront une chance d’améliorer considérablement leurs performances globales. Peuvent-elles se permettre de passer à côté des retombées économiques estimées ?

Source : Gloria

Journaliste, Aurélya multiplie les expériences au sein de startups et pure players, avant de s’orienter vers le brand content en freelance. Après avoir traité de nombreux sujets dans les domaines du recrutement et de la formation pour le compte d’un jobboard, elle rejoint Parlons RH en tant que rédactrice RH. Diplômée d’une Licence d’Histoire à la Sorbonne, elle est aussi titulaire d’un Certificat de qualification aux métiers du journalisme (ESJ Paris).

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