Experts et observateurs de l’écosystème RH continuent de parler, encore et toujours, de la nécessaire transformation de la fonction RH. Les DRH et RRH se transforment-ils ? Le fait est, en tout cas, que leur métier évolue. Par exemple, près d’un DRH sur deux (41 %) n’est plus issu de la filière ressources humaines, mais d’un autre métier. C’est l’un des chiffres dévoilés voici quelques mois par le Groupe Cegos via son enquête « Radioscopie des DRH » 2019, qui livre des informations parfois inattendues sur la façon dont les DRH perçoivent leur fonction et leur action, et sur le ressenti des salariés vis-à-vis de celles-ci.
Premier constat significatif, ils sont 88 % des DRH et RRH à considérer que leur périmètre s’est enrichi depuis trois ans. Ils sont également 76 % à estimer que leur fonction est devenue plus stratégique. Cependant, qui dit nouvelles missions dit aussi plus de pression : entre la transformation digitale de l’entreprise et les diverses réformes comme celles de la formation professionnelle ou le prélèvement à la source, nombre de DRH concèdent manquer de temps pour ce qui attire 61 % d’entre eux dans la fonction : l’accompagnement du développement des compétences des collaborateurs.
Ce contexte d’intensification du travail des professionnels RH (64 % trouvent que leurs horaires de travail explosent selon l’enquête) explique sans doute largement pourquoi 44 % d’entre eux admettent agir parfois « contre leurs valeurs ». Un chiffre dont la hausse est quelque peu alarmante, car on est à près d’un sur deux contre un tiers en 2012. Malgré cela, 68 % des professionnels interrogés envisagent de rester dans les RH d’ici cinq ans, soit cinq points de plus qu’en 2016.
Le baromètre de Cegos donne également une idée de la perception des DRH par les salariés en 2019. Si 52 % de ces derniers DRH se voient comme des « DRH de proximité », les collaborateurs portent sur eux un tout autre regard. Ainsi, 34 % d’entre eux reprochent aux DRH et RRH de ne pas prendre suffisamment en compte le facteur humain. Sans grande surprise, 26 % pointent également un manque de transparence et 25 % un manque de… proximité.
Autre enseignement de l’étude, les DRH et les collaborateurs ont une vision différente de ce que devraient être les qualités d’un bon DRH. Les premiers font ainsi primer :
De leur côté, les salariés attendent avant tout :
Voilà qui explique pourquoi le niveau de confiance des salariés dans la fonction RH reste de 5,5 sur 10, alors que les DRH et RRH évaluent à 6,8 sur 10 la confiance dans leur fonction. Un fossé qu’il faudra bien, un jour, s’employer sérieusement à réduire.
Si le décalage semble persister entre collaborateurs et DRH sur la fonction de ces derniers, l’enquête livre tout de même un chiffre susceptible de redonner espoir dans ce domaine. En effet, 78 % des salariés de moins de 30 ans estiment que leur DRH accompagne les évolutions sociétales, autrement dit les sujets tels que l’égalité professionnelle hommes-femmes, la lutte contre les discriminations ou l’inclusion. Il convient de saluer la façon dont les DRH se sont emparés de ces thématiques, qui prouve qu’une majorité d’entre eux a compris la quête d’éthique, de valeur et de sens des nouvelles générations de collaborateurs… Et sans doute aussi le levier que peut représenter, en termes de marque employeur, l’attention apportée aux évolutions sociétales.
Source : Cegos
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