L’État psychologique des salariés et les risques de RPS sont fréquemment abordés dans le débat public depuis le déclenchement de la crise sanitaire et la mise en place du confinement. Les restrictions sur les sorties, la mise en place du télétravail et l’impossibilité de voir ses proches ont des conséquences sur l’ensemble de la population. Avec le déclenchement du second confinement fin octobre, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, demandait « un comité sur l’impact psychologique de la crise sur les Français ». La semaine dernière, le gouvernement a changé de ton sur la santé mentale des Français lors de la conférence du ministre de la Santé, Olivier Véran. À l’occasion de son point hebdomadaire sur l’épidémie, il a mis ce sujet au cœur de son intervention. Et pour cause, à la suite du premier confinement et avant même le début du deuxième, 24% des salariés s’étaient vu délivrer un arrêt de travail pour cause de stress ou d’anxiété (soit 5,5 millions d’arrêts de travail). Ces chiffres sont issus du baromètre Empreinte Humaine et OpinionWay publié le 24 novembre 2020. L’enquête a été réalisée auprès de 2 004 salariés entre le 19 et le 28 octobre 2020. Le détail des résultats dans l’infographie ci-dessous.
Sommaire
Par rapport à mai 2020, date de la fin du premier confinement, la détresse psychologique des salariés français a augmenté de 7 points. 49% d’entre eux se déclarent concernés, dont 18% en détresse psychologique élevée. La fatigue identifiée vire à l’épuisement émotionnel pour 35% des salariés. Selon le baromètre 1 million de salariés sont en burn-out et les managers ont deux fois plus de risques d’être touchés.
L’enquête met en évidence que plus on monte dans la hiérarchie, plus on est concernés. Ainsi :
Plus d’un tiers des salariés (36%) ont peur de ne pas pouvoir faire face à la situation et 44% d’entre eux affirment voir plus de personnes en difficultés psychologiques dans leur entreprise.
Pour préserver leur santé psychologique, les salariés affirment vouloir éviter certains environnements. Ainsi, les entreprises qui hésitent à investir ce champ vont devoir faire face à un désengagement accru et des départs de collaborateurs :
S’agissant des relations interpersonnelles, 30% des participants à l’enquête sentent plus de concurrence entre collaborateurs et 48% d’entre eux estiment que les clients sont plus agressifs avec eux depuis le début de la crise sanitaire.
Au-delà des conséquences psychologiques sur les professionnels de secteurs dévastés par la crise (la restauration, l’hôtellerie, la culture) ou des plans de licenciement annoncés pour y faire face, c’est l’ensemble des organisations qui se retrouvent confrontées à un challenge de taille : recréer de la confiance, redonner du sens et de la fierté d’appartenance à leurs collaborateurs dans un contexte incertain.
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