Revue du web #536 : menace Trump, breadcrumbing et management « médiocre » à la française

Comme chaque semaine, la Revue du web de Parlons RH fait un récap’ des actualités RH les plus marquantes ! Entre les pressions de Donald Trump reçues par certaines organisations françaises sommées de revoir leurs politiques de diversité et inclusion et un management « made in France » jugé « médiocre » comparé à ceux des autres pays européens : l’actualité n’est pas tendre avec les entreprises de l’hexagone. Côté marque employeur, une nouvelle pratique RH toxique fait parler d’elle : le breadcrumbing, ou l’art de faire miroiter des opportunités professionnelles sans jamais les concrétiser. Pendant ce temps, plus de 5 millions de travailleurs sont exposés au bruit, inévitablement dangereux pour leur santé, car responsable de plusieurs troubles parmi lesquels fatigue, acouphènes et maladies cardiovasculaires. Heureusement, le chiffre de la semaine vient nous redonner un peu de baume au cœur. 

[DIVERSITÉ & INCLUSION] L’administration Trump menace les entreprises françaises

C’est sans doute l’actu la plus chaude – ou choquante – de la semaine. Ces derniers jours, plusieurs entreprises françaises ont reçu une lettre émise par l’Ambassade des États-Unis, les incitant à stopper toutes politiques de discrimination positive si elles souhaitent continuer à travailler avec l’administration de Donald Trump. Selon un récent article publié sur le site franceinfo.fr, la lettre était accompagnée d’un formulaire que les entreprises doivent remplir afin d’assurer qu’elles ne possèdent aucun programme faisant la promotion de la diversité, de l’équité et de l’inclusion. Mi-mars, Thomas Chardin, dirigeant fondateur de Parlons RH, revenait déjà sur le recul des politiques de diversité et d’inclusion outre-Atlantique, impulsé par le président américain. Depuis, il semblerait que la menace se précise et prenne une tournure beaucoup plus concrète pour les entreprises françaises. Je lis l’article

[MARQUE EMPLOYEUR] « Breadcrumbing » : quand l’ambiguïté de l’employeur devient toxique

Breadcrumbing signifie littéralement « miettes de pain », en bon français. Cette pratique, importée du monde des applis de rencontre, désigne les fausses promesses ou les signaux ambigus envoyés à un candidat ou à un collaborateur… non suivis d’intentions et d’actions concrètes. Entretien sans suite, promesse d’évolution floue, projet jamais concrétisé : le flou devient une stratégie – consciente ou non – qui finit par plomber la confiance, la motivation… et la marque employeur. Charlène Chirouze, experte en recrutement, décrypte ce phénomène insidieux et ses conséquences dans un article d’Helloworkplace. Je lis l’article

[DIALOGUE SOCIAL] Le cabinet EY organise un référendum interne sur le temps de travail

C’est une première. Confrontés à une « épidémie de burn-out » et à une explosion des arrêts maladie, quatre syndicats de EY (CFDT, CGT, CFTC et FO) ont décidé d’organiser un référendum auprès des salariés du cabinet spécialiste de l’audit. Objectif : revenir sur un accord de 2021 qui avait supprimé la limite des 48h hebdomadaires pour les forfaits jours, nous apprend Le Figaro. Derrière cette initiative inédite, un message clair : faire entendre la réalité du terrain à la direction. Et remettre la santé au cœur du dialogue social. Je lis l’article

[SANTÉ AU TRAVAIL] Le bruit, un risque sous-estimé pour 5 millions de travailleurs

Santé publique France vient de publier une étude alarmante sur l’exposition des travailleurs au bruit, relayée dans un article du Huffington Post. Verdict ? Plus de 5 millions de personnes – très majoritairement des hommes – évoluent dans un environnement sonore nocif pour leur santé, dont 1,3 million rien que dans le secteur du BTP. Fatigue, acouphènes, troubles cardiovasculaires, voire surdité : les effets néfastes du bruit sur la santé sont bien réels, et souvent invisibles. Parce que la santé au travail est un sujet qui nous tient particulièrement à cœur, la rédaction de Parlons RH vous recommande vivement la lecture de cette enquête. Je lis l’article

[MANAGEMENT] Le management à la française jugé « médiocre » par nos voisins européens

Ça fait mal. Vertical, rigide, dépourvu de reconnaissance : le style managérial à la française prend un sérieux coup dans les dents. BFM Business revient sur un rapport publié fin mars dans lequel l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) tire la sonnette d’alarme. Les pratiques managériales en France sont à la traîne. En comparant la France à l’Allemagne, l’Italie, la Suède et l’Irlande, le constat est sans appel : notre modèle reste trop hiérarchique, trop académique, trop éloigné des attentes des collaborateurs. Conséquences ? Perte de sens, désengagement, absences… Et un dialogue social qui peine à faire évoluer les pratiques en profondeur. Le rapport recommande d’agir vite, en renforçant la formation managériale, en intégrant ces sujets dans le dialogue social obligatoire et même en ouvrant la voie à un accord national interprofessionnel. Je lis l’article

📊 Le chiffre de la semaine : 95 %

C’est le pourcentage de cadres managers qui se disent favorables au télétravail dans leur équipe, selon la récente étude de l’Apec, Regard des cadres, managers et employeurs sur le télétravail. Alors que certains pays reviennent en arrière sur des avancées sociétales clés, ce chiffre vient nous rappeler que les modèles managériaux basés sur la confiance, l’autonomie et la qualité de vie au travail peuvent – et doivent – continuer à progresser en France.

💻 Le post LinkedIn de la semaine : la gestion des compétences à l’ère du Future of work

Dans un post (et un article) percutants publiés sur LinkedIn, Guillaume Vigneron, fondateur de La Super Agence, invite les professionnels des RH à changer radicalement de paradigme. Finies les cartographies de compétences à 2040 : à l’heure où l’IA redessine les métiers en temps réel, il est urgent de passer d’une gestion prévisionnelle à une culture de l’adaptation continue. Un post qui résonne fort au moment où beaucoup d’entreprises tentent encore de piloter l’avenir avec les outils d’hier. Et vous, redoutez-vous le futur du travail… ou êtes-vous en train de le façonner ?