Ce billet illustre les contradictions intrinsèques au dur et beau métier des DRH. En ces temps maussades, où l’emploi n’est pas à la fête, les signes de discordance sont nombreux entre leur affectivité originelle pour la richesse humaine et la réalité de leur activité quotidienne souvent technico-administrative.
Le premier signe de discordance que je vois pourrait se résumer par « c’est quand ça va mal qu’on va mieux ». Il y a en effet un côté un peu masochiste à être DRH : aimer le calme de rapports humains sereins et, en même temps, aimer les maux du corps social, qui légitiment leur existence même et rappellent à la Direction Générale la nécessité d’avoir sous la main un acteur de l’entreprise dont c’est la vocation.
Oui, il y a un côté maso à vouloir rester entre l’enclume des salariés et le marteau des actionnaires. Voire un côté légèrement sadique à faire respecter l’austérité salariale avec une certaine jovialité. Le tout en étant déprimé et en ayant la volonté de résoudre l’équation difficile du bien-être au travail et de la confiance des collaborateurs.
Il n’a jamais été aisé de demander de l’engagement et de la motivation en restant droit dans ses bottes alors qu’on a le moral dans les chaussettes et que l’on n’est pas bien dans ses baskets de DRH… Au final, les pieds dans la boue et les mains dans le cambouis, comment gérer le bon timing d’une approche financière courtermiste et une logique humaine nécessairement plus longue ?
Le DRH doit rayonner dans l’entreprise, être à l’écoute de tous, (être) supporter les managers, assurer sa posture de fonction support et de Strategic Partner. Certes ! Mais comment prêcher la bonne parole auprès des équipes quand on ne lui la donne même pas en comité exécutif ? Et quand le DRH la prend, il n’a pas forcément toutes les clés de langage de ses pairs.
Aussi, il me semble que les DRH vivent avec affection leur métier. « Affection » dans les deux sens du terme : avec attachement et altération de la santé.
Bref, comment les DRH peuvent porter la cohérence dans l’entreprise alors qu’ils ont chroniquement une discordance de leur pensée, de leur vie émotionnelle et de leur rapport au business. Cette gentille schizophrénie du DRH, à la croisée des chemins du social et de l’économique, n’est pas nouvelle… Il a toujours été un gestionnaire des paradoxes, une courroie de transmission sur le fil du rasoir. Mais là, les symptômes se développent !
Nous avons le choix entre le Prozac à hautes doses ou une démarche de transformation tellement profonde qu’elle va exiger de mobiliser… toutes les richesses humaines !
Décidément, le management des RH est un sacerdoce que tout le monde ne souhaite pas endosser. C’est aussi pour ça que c’est un beau métier !
DRH n’est pas le pire métier du monde…
Sur le sujet, je vous invite à écouter La gueule de l’emploi sur Europe 1, avec David Abiker (@DavidAbiker), le spiderman des RH.
Cette émission de radio fait suite à un article du Parisien sur « Comment les DRH vivent la crise« . David Abiker nous liste, en 2 minutes 32, les 4 soucis que les DRH ont en tête actuellement :
La vidéo de David Abiker dans La gueule de l’emploi (28/04/2013 – Europe 1)
Le job du DRH en temps de crise, n’est pas drôle… autant le dire avec humour.
Illustration : © rangizzz – Fotolia.com
Auteur du billet : Thomas Chardin (thomas.chardin@parlonsRH.com)
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La dure vie de drh
C’est évident que le poste du DRH n’est pas facile! Gérer le capital humain, le capital le plus précieux de l’entreprise est une grande responsabilité !
C'est vrai, ce n'est pas facile le métier d'un DRH. Il représente la culture de l'entreprise et se tient responsable de l'environnement relationnel au travail. Aussi, il est responsable de la gestion administrative des employés.