Malgré une hausse des qualifications, les femmes rencontrent toujours des difficultés à accéder à l’emploi aussi rapidement que les hommes. Quels métiers sont principalement choisis par les femmes ? Et comment ces dynamiques se reflètent-elles dans les formations suivies par les demandeurs d’emploi ? Réponse avec cette infographie réalisée par France Travail.
Malgré les progrès observés en matière de diplôme et de qualification, les femmes inscrites à France Travail semblent toujours rencontrer des difficultés pour accéder à un emploi de manière aussi rapide que leurs homologues masculins. En 2023, les chiffres révèlent des tendances préoccupantes qui soulèvent des questions sur l’égalité des chances dans le marché du travail.
Tout d’abord, il est important de noter que 48,8% des personnes inscrites à France Travail sont des femmes, un chiffre qui reste stable depuis maintenant trois ans. Ce pourcentage reflète une répartition quasi égale entre hommes et femmes parmi les demandeurs d’emploi, mais l’égalité s’arrête là. En effet, malgré une présence significative dans les statistiques, les femmes semblent toujours moins avantagées lorsqu’il s’agit de retourner à l’emploi.
Parmi ces femmes, 54,6% ont exercé une activité professionnelle au cours du mois, un chiffre qui paraît positif de prime abord. Par ailleurs, une tendance croissante se dessine : parmi les personnes inscrites à France Travail et qui ont un diplôme supérieur à un Bac+2, 58% sont des femmes, marquant une hausse de 4% depuis 1996. Ce chiffre est révélateur d’une féminisation accrue de l’enseignement supérieur, signe que les femmes investissent dans leur formation et leur avenir professionnel. Pourtant, ce niveau d’éducation élevé ne se traduit pas toujours par une entrée rapide ou durable dans l’emploi.
Les statistiques montrent que les hommes bénéficient d’un retour à l’emploi plus rapide que les femmes. Les chiffres sont clairs :
Un phénomène bien connu du marché de l’emploi se confirme : 64,5% des femmes inscrites à France Travail continuent de s’orienter principalement vers des secteurs où elles sont historiquement surreprésentées. Ces secteurs dits « féminins » sont marqués par une prédominance des femmes, et les chiffres soulignent leur concentration dans ces domaines.
Parmi ces métiers, on retrouve :
À l’inverse, les métiers dits « masculins », comme la construction ou l’industrie, attirent nettement moins de femmes. Seules 8% d’entre elles s’orientent vers des métiers où les hommes sont fortement surreprésentés (avec plus de 70% de l’effectif masculin). Cette répartition genrée des métiers témoigne d’une persistance des stéréotypes professionnels, où les femmes tendent à éviter les secteurs perçus comme majoritairement masculins.
Un autre indicateur renforce cette tendance : au cours des 12 derniers mois, les offres d’emploi hébergées sur France Travail dans des secteurs majoritairement masculins attirent très peu de femmes. Par exemple :
Cette difficulté à se projeter dans des métiers non mixtes est théorisée par un phénomène appelé l’effet frontière, qui intervient lorsque plus de 60% des effectifs d’un métier sont majoritairement masculins ou féminins. Ce phénomène pousse les demandeuses d’emploi à éviter ces métiers pour lesquels elles pourraient se sentir isolées ou non à leur place. Ainsi, malgré un désir croissant d’égalité, les barrières culturelles et sociales continuent de façonner les choix de carrière des femmes.
La segmentation genrée des métiers se répercute également sur les choix de formations suivies par les demandeurs et demandeuses d’emploi. Ce phénomène renforce les inégalités déjà observées dans les secteurs d’activité, avec des formations qui restent très marquées par le genre.
Chez les femmes inscrites à France Travail, les trois principales formations suivies concernent des secteurs dits « féminins » :
Du côté des hommes, les trois principales formations suivies se concentrent sur des métiers traditionnellement masculins :
Ce déséquilibre illustre une dynamique bien ancrée, où les choix de formation perpétuent des divisions sectorielles selon le genre. Ainsi, même si les femmes sont de plus en plus diplômées et investissent davantage dans leur formation, les parcours suivis continuent de refléter une segmentation professionnelle marquée, qui joue un rôle non négligeable dans la répartition inégale sur le marché du travail.
Ces données révèlent une réalité persistante : malgré leurs progrès en matière de qualification et de formation, les femmes inscrites à France Travail continuent de faire face à des obstacles structurels dans leur retour à l’emploi. Si les diplômes sont là, l’inégalité dans la répartition des opportunités persiste, et il devient urgent d’agir pour déconstruire ces barrières culturelles et sociales. C’est en favorisant l’accès des femmes à tous les métiers, sans distinction de genre, que nous pourrons espérer une véritable égalité des chances sur le marché du travail.
Source : France Travail
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