infographies RH

Égalité homme-femme : un fossé dès le début de carrière

Les inégalités de genre ont la dent dure. Les femmes ont beau être plus diplômées que les hommes, elles cumulent les difficultés au niveau de l’emploi : plafond de verre, plancher collant, précarisation etc. Trois ans après leur entrée sur le marché du travail, les différences entre hommes et femmes sont déjà criantes. Un décryptage en infographie réalisé par la CFDT, sur la base d’une étude du Cereq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications). 

Établissement public, le Cereq est un pôle d’études et de recherche au service des professionnels RH, des acteurs de la formation, du travail et de l’emploi. Leur étude de juillet 2023 compare deux générations de jeunes actifs : ceux sortis d’études en 2010 et ceux sortis d’étude en 2017. Malgré un climat économique plus favorable et une meilleure qualification des femmes, ce rapport dépeint un marché de l’emploi dans lequel les inégalités de genre persistent.

Des femmes plus diplômées que les hommes…

En 2017, 50% des femmes sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur, contre 40% des hommes. Elles sont également moins nombreuses que les hommes à entrer sur le marché du travail sans aucun diplôme. Le niveau de formation féminin est par ailleurs plus élevé que le niveau de formation masculin depuis les années 19801. Peut-on entrevoir ici la fin des inégalités de formation entre hommes et femmes ? Pas forcément.

Niveau filières, la ségrégation est toujours à l’œuvre. 89% des femmes s’orientent vers les domaines de la santé et du social. Cette proportion a même augmenté entre la Génération 2010 et la Génération 2017. Dans les longues études, les femmes sont aussi plus nombreuses que les hommes dans les formations Langues et Sciences Humaines (LLSH) et tertiaires. La tendance s’inverse dans les filières scientifiques et techniques. Les femmes sont donc plus diplômées, mais les tendances de fonds ne changent pas.

… Mais le plafond de verre résiste

Au regard de leur capital scolaire, les jeunes femmes devraient avoir un meilleur accès à l’emploi que les hommes. Ce n’est pas le cas. À niveaux et spécialités de formation identiques, elles ont toujours moins de chances que leurs homologues masculins d’être en emploi trois ans après leur sortie de formation initiale. Cet écart est d’autant plus prégnant en cas de parentalité. Alors que les jeunes mères ont moins de chances d’être en emploi que les femmes sans enfant, le fait d’être père accroît en revanche les chances des hommes de trouver un travail.

De plus, la répartition des hommes et des femmes au niveau des catégories socioprofessionnelles reste genrée. En 2023, 42% des femmes sont des employées contre 21% des hommes. Parallèlement, seuls 7% des femmes appartiennent à la CSP des ouvriers, contre 30% des hommes. Si l’écart est plus faible en ce qui concerne l’accès à la catégorie cadre, les femmes occupent moins souvent des responsabilités hiérarchiques (21 % versus 28 % pour les hommes). Toutes choses égales par ailleurs, les femmes ont significativement moins de chances de devenir cadres. Là encore, les inégalités de genre restent les mêmes, génération après génération.

Des conditions d’emploi toujours moins favorables pour les femmes

24% des femmes travaillent à temps partiel, ce qui est plus fréquent que leurs homologues masculins (16%). Elles restent également plus longtemps dans cette situation professionnelle. Il est à noter que le recours au temps partiel à 80% a fortement augmenté pour l’ensemble des actifs. Ce mouvement s’accompagne d’une diminution de la proportion de celles et ceux souhaitant travailler à temps plein. Conclusion : une nette majorité des jeunes actifs continue de privilégier le temps plein, et subissent moins le temps partiel qu’auparavant.

Du côté des rémunérations, les écarts se creusent. Après seulement trois ans de vie active, on constate un écart relatif de 8% entre les femmes et les hommes2. Cet écart est moins prononcé pour les cadres et professions intermédiaires (4%). Dans les emplois moins qualifiés, cet écart atteint 9%. 

Source : CFDT UFETAM

Sources documentaires :

  1. Selon l’étude Céreq Bref n°373 « Et les femmes devinrent plus diplômées que les hommes… » ↩︎
  2. D’après l’étude Céreq Bref n°442 « Inégalités de genre en début de vie active, un bilan décourageant » (d’où est tirée l’infographie). En 2020, tous temps de travail confondus, le salaire médian des jeunes hommes est de 1 625 € alors que celui des jeunes femmes n’est que de 1 500 €, soit un écart relatif de 8%. ↩︎

Touche-à-tout en marketing digital, Sandrine a d’abord aiguisé sa plume dans des domaines aussi divers que la chimie réglementaire, la maintenance industrielle ou la réalité virtuelle. Écrire pour les ressources humaines lui offre l’opportunité de traiter une palette variée de sujets tout en s’engageant dans des thématiques qui touchent profondément à l’humain et à la vie en entreprise. Elle est également passionnée par les jeux de rôle papier et les jeux de plateau, sources inépuisables d’inspiration et de créativité.

Crédit photo : Le Mitrailleur photos

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