10 ans du Lab RH : le meilleur du kick-off anniversaire

Vous connaissez tous Le Lab RH ! Depuis 10 ans, il secoue les idées reçues et propulse l’innovation dans le monde du travail. À l’occasion de son anniversaire, l’aventure prend une nouvelle dimension : un grand kick-off à Station F, un format inédit, des invités de haut vol et des échanges qui n’ont laissé personne indifférent. Entre énergie communicative, réflexions audacieuses et regards croisés sur l’avenir des RH, l’après-midi a tenu toutes ses promesses… et ouvert de nouvelles perspectives. Parlons RH, en qualité de partenaire de l’événement, était sur place. On fait le récap’ !

Le mercredi 16 avril 2025 dernier, Séverine Loureiro, Directrice Générale du Lab RH accueillait l’écosystème RH à Station F pour un événement pas comme les autres : le coup d’envoi des 10 ans du Lab RH. Pour lancer les festivités, Séverine était accompagnée de Mathilde Le Coz, Présidente du Lab RH et DRH de Forvis Mazars, sur scène, sourire aux lèvres, avec une énergie communicative… et même une petite danse improvisée pour donner le ton !

Retour sur une première étape enthousiasmante où la communauté RH s’est projetée, ensemble, vers les futurs possibles du travail et de l’innovation. Entre débats, improvisations et visions d’avenir, cet après-midi a posé les bases d’un anniversaire résolument tourné vers demain.

Que la fête commence !

Management, emploi, IA : trois voix pour construire l’avenir du travail

Pour célébrer ses 10 ans, Le Lab RH a vu grand en réunissant trois intervenants d’exception. Trois regards, trois énergies, pour penser le futur du travail et de l’innovation RH.

Réinventer le management pour réconcilier travail et épanouissement

Pascal Demurger, Directeur général de la MAIF, a ouvert le bal avec un constat sans appel : « il y a de vrais sujets, de vraies difficultés, de vrais problèmes de management dans beaucoup d’entreprises ». Alors que les aspirations des salariés évoluent — quête de sens, équilibre de vie, besoin de reconnaissance —, le management français reste « traditionnel, hiérarchique, autoritaire ». À la MAIF, la réponse est claire : instaurer un « management par la confiance », en laissant une réelle autonomie aux collaborateurs, « parce que c’est toi qui sais mieux que quiconque » comment agir. Les résultats parlent d’eux-mêmes : baisse de 25% de l’absentéisme, satisfaction collaborateur record, meilleure fidélité client. Pour Pascal Demurger, l’enjeu est politique : « L’utopie, ce n’est pas une société sans travail, c’est une société dans laquelle les gens peuvent se réaliser à travers leur travail ».

Sur-mesure, data et coopération : le chantier d’un marché de l’emploi plus juste

Thibaut Guilluy, Directeur Général de France Travail, a poursuivi avec un appel à la mobilisation. « Notre marché du travail n’est pas très efficace », rappelle-t-il. Malgré la pluralité des acteurs, trop de complexité persiste pour les talents comme pour les recruteurs. La transformation de France Travail repose sur trois piliers : « savoir où sont les personnes », « partager les data » et « parler le même langage ». Objectif : « faire du sur-mesure de masse » pour fluidifier les parcours, avec l’aide de l’IA et des services numériques. Mais Thibaut Guilluy est catégorique : « Tous ces sujets-là, on ne peut pas les mener tout seuls », appelant à une mobilisation collective de tout l’écosystème RH et innovation.

Intelligence artificielle : ni magie, ni menace, juste un outil entre nos mains

Enfin, Luc Julia, créateur de Siri et aujourd’hui Directeur Scientifique de Renault Group, a dynamité les idées reçues sur l’intelligence artificielle. « L’IA n’existe pas », affirme-t-il. Pas celle fantasmée par Hollywood. « L’IA est une boîte à outils » : performante dans un domaine précis, mais incapable de créer seule. Derrière la hype, il alerte : « 36% du temps, une IA vous dira qu’un fait vrai est faux ». Sans oublier l’impact écologique : « une dizaine de requêtes sur GPT, c’est un litre d’eau gaspillé ». Pour Luc Julia, l’avenir passera par des IA « plus petites, plus frugales, plus spécialisées » et l’émergence des IA agentiques, capables de collaborer entre elles pour réaliser des tâches complexes. Son message est clair : « c’est nous qui tenons le manche ».

RH 2050 : futur ou fiction ? Faites vos jeux avec Le Lab RH

Pour cette journée spéciale, Le Lab RH a osé un format innovant, à son image : trois tables rondes entièrement improvisées. À chaque fois, trois scénarios proposés en direct par ChatGPT pour une thématique, deux votes du public (le premier pour choisir le scénario à débattre, le second pour déterminer s’il est réaliste, utopique ou dystopique)… et un débat immédiat entre les intervenants. De quoi bousculer les certitudes et ouvrir des perspectives neuves sur l’avenir des RH.

1ère table ronde : IA et RH, vers une entreprise augmentée mais pas déshumanisée

Scénario voté : L’Entreprise Augmentée – Les RH algorithmiques au service de l’humain.

Mathilde Le Coz, Présidente du Lab RH et DRH de Forvis Mazars, rappelle que l’IA est devenue incontournable pour répondre aux nouveaux enjeux : « avoir une approche par la compétence démultiplie les gestes, les informations, la donnée que doit maîtriser la fonction RH […]. Sans IA, je ne vois pas comment c’est possible de passer ce modèle à l’échelle ».

Stéphanie Fraise, CHRO d’OpenClassrooms, souligne le potentiel d’objectivité et d’efficacité de l’IA, tout en avertissant : « il nous appartiendra à nous, équipe RH, et à l’ensemble des opérationnels, de garder notre esprit critique et de donner la bonne direction ».

Thomas Chardin, Dirigeant Fondateur de Parlons RH, rappelle que l’individualisation n’est pas un sujet nouveau : « En 2025, avec l’IA, on va peut-être y arriver ». Il avertit néanmoins : « il faut aussi travailler fortement le collectif. Parce que plus on va individualiser, plus on aura besoin de collectif ».

Bilan : l’IA est une chance, à condition de rester vigilants. Le public a jugé ce scénario réaliste à 78%.

2ème table ronde : Le marché du Moi, entre rêve et dérive

Scénario voté : Le Marché du Moi, où chacun devient une « marque-compétence » autonome.

Séverine Loureiro, Directrice Générale du Lab RH, considère cette évolution comme réaliste : « l’hyperflexibilité est inhérente à l’expérience collaborateur ». Elle anticipe un futur où chacun devra cultiver sa « marque personnelle » pour se démarquer.

Laure Wagner, Cofondatrice de 1km à Pied, alerte sur le risque d’individualisme face aux enjeux climatiques : « En 2050, les villes seront devenues non-résilientes, quasi invivables ». Elle appelle les RH à jouer un rôle d’accompagnement fort.

Anaïs Georgelin, Fondatrice de somanyWays, insiste sur la nécessité d’inventer des modèles hybrides : « plusieurs scénarios à l’intérieur desquels le collaborateur pourra choisir », sans renier l’importance du collectif.

En conclusion, entre flexibilité et responsabilité collective, il faudra trouver un équilibre subtil. Pour 55% du public, ce scénario reste dystopique.

3ème table ronde : Marché de la réputation, avenir ou dérive du recrutement ?

Scénario voté : Le Recrutement Distribué et Auto-Gouverné, où la réputation professionnelle décide de tout.

Henda Khelifa, Senior Sales Executive chez 365Talents, défend l’idée qu’une approche basée sur la recommandation peut offrir de nouvelles opportunités : « J’ai redoublé trois fois et pourtant, grâce aux gens qui m’ont connue, j’ai pu avancer ». Pour elle, « le feeling, c’est quand même hyper important », sans négliger la nécessité de vérifications.

Jonathan Goldfarb, Directeur du Développement RH chez Synergie, souligne que cette logique existe déjà : « Ça s’appelle LinkedIn, finalement ». Il défend l’idée d’outils d’aide à la décision, sans évacuer l’analyse critique.

Matthieu Penet, Fondateur de Yaggo, tire la sonnette d’alarme sur l’éthique du recrutement : « Ça veut dire que tu enlèves toute forme de science du recrutement ? ». Il alerte sur le risque de laisser un algorithme ou une foule décider du sort d’un candidat.

Tous s’accordent : aucun modèle ne doit dominer seul. « Il faut tout mettre dans un sac et en ressortir quelque chose de bien », résume Henda Khelifa. Sans surprise, le public a largement vu ce scénario comme dystopique.

Ce n’était que le début : tout au long de l’année, Le Lab RH continuera de souffler ses 10 bougies à travers une série d’événements inspirants. Tables rondes, ateliers, rencontres : autant d’occasions de croiser les regards, de bousculer les idées reçues et d’inventer, ensemble, les prochains chapitres de l’innovation RH. L’aventure ne fait que commencer !