« Les avantages salariés représentent un élément clé du contrat social entre l’employeur et le collaborateur »

Pour Anne-Sophie Godon-Rensonnet est Directrice de l’accompagnement social et de la prévention chez Malakoff Humanis, les avantages salariés sont un pilier du contrat social : ils renforcent l’engagement des collaborateurs en échange d’un meilleur équilibre de vie. En les intégrant à une stratégie formalisée, l’entreprise se distingue comme employeur de choix et renforce la qualité du dialogue social. Retrouvez cette interview et bien plus encore dans le cinquième opus de la collection Guides Pratiques de Parlons RH : « Avantages salariés : comment mieux attirer, engager et fidéliser ?« .

Fin 2024, vous avez publié une étude qui interroge le rôle du contrat social dans les entreprises. En quoi est-il essentiel pour les entreprises et les salariés ?

Le contrat social a toujours été indispensable, il fonde la relation de confiance entre l’employeur et le salarié. Son contenu, en revanche, évolue en permanence pour s’adapter aux attentes et besoins des deux parties. Un des principaux changements récents concerne la demande croissante vis-à-vis de l’entreprise, notamment pour prendre en charge des aspects qui étaient jusqu’à présent majoritairement gérés par les pouvoirs publics – santé, retraite, etc. On observe également une volonté d’individualisation de plus en plus marquée dans un monde caractérisé par la recherche d’accords collectifs. Les DRH sont attendues pour trouver un équilibre entre ces deux dimensions.

Loi sur l’industrie verte, ANI sur le partage de la valeur, loi Pacte… L’évolution du contexte réglementaire crée par ailleurs des obligations nouvelles pour l’entreprise. Elle doit se réinterroger pour s’assurer que ce qu’elle propose est toujours adapté aux enjeux de performance de l’organisation.

Aujourd’hui, comment les entreprises s’emparent-elles des avantages salariés ?

La politique d’avantages représente une partie importante du contrat social – sous forme monétaire mais aussi d’actions en faveur de la famille, de l’organisation du temps de travail… En retour, l’employeur attend de l’engagement et de l’efficacité professionnelle. Cette logique gagnant-gagnant contribue à des liens solides et durables.

Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise politique d’avantages salariés ; les entreprises se distinguent en termes d’approches, de priorités, de maturité. Le dialogue social est indispensable pour repérer des axes de progrès et inscrire la démarche dans une dynamique d’amélioration continue. Les employeurs doivent également s’assurer que cette offre d’avantages fait l’objet d’une promotion suffisante. Enfin, les dirigeants oublient souvent ce que peuvent apporter leurs partenaires, par exemple les dispositifs d’action sociale ou de prévention proposés par les assureurs santé.

Pourquoi les employeurs ont-ils intérêt à miser sur la formalisation d’une politique d’avantages sociaux ?

Le développement social est avant tout un levier de développement économique. En formalisant leur stratégie en la matière, les entreprises vont se différencier en tant qu’employeurs de référence. Au-delà de cet enjeu d’attractivité et de fidélisation, l’impact concerne aussi la qualité du dialogue social. Dès lors que toutes les parties prenantes prennent conscience de ce qui est fait, ou de ce qui peut être fait, il est possible d’avancer ensemble pour identifier des axes de progrès et confirmer les thèmes prioritaires. Dans une enveloppe nécessairement contrainte, vers quels types de sujets veut-on se tourner : le soutien au pouvoir d’achat ? la santé et la sécurité, les conditions de travail ? la reconnaissance ? la conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle ?

Quels sont, justement, les avantages les plus plébiscités par les salariés ?

D’après notre étude, les attentes se focalisent d’abord sur l’accompagnement financier du quotidien des salariés : titres-restaurant, forfaits transport, comité d’entreprise… Le deuxième volet est celui de la santé – les collaborateurs attendent une bonne mutuelle pour leur garantir la qualité d’accès au système de soin ; cette attente ressort à égalité avec la demande de flexibilité dans l’organisation du travail. Enfin, l’enquête confirme l’importance des dispositifs d’épargne, qui aident les salariés à préparer l’avenir et à sécuriser leur retraite. Ces tendances démontrent que les avantages doivent s’inscrire aussi bien dans le temps court que le temps long.

6 partenaires majeurs de l’univers des avantages salariés ont participé à cet ouvrage. Nous remercions chaleureusement ADP, Les Petits Chaperons Rouges, Malakoff Humanis, Mūcho, Vaziva et Worklife pour leur contribution essentielle à l’élaboration de ce Guide Pratique Parlons RH, ainsi que leurs experts reconnus pour leurs prises de paroles respectives.