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IA : les professionnels des RH montent dans le train

L’IA ne s’impose pas avec fracas. Elle s’infiltre, doucement mais sûrement, dans nos outils, elle fait évoluer nos pratiques, elle modifie nos repères. Si son impact n’est pas toujours spectaculaire, il est profond. Dans cette transformation en cours, les professionnels des RH ont rapidement saisi l’ampleur du sujet : l’intelligence artificielle n’est pas seulement une question d’outils ou de productivité. C’est une nouvelle manière d’aborder les enjeux humains. Non pas pour suivre une mode, mais pour mieux comprendre les transformations à venir et y prendre part. Les professionnels des RH ont-ils intégré l’intelligence artificielle dans leurs pratiques ? La fonction RH constate-elle déjà des transformations tangibles ? La sécurité des données représente une inquiétude, comment traiter cet enjeu de sécurité ? Réponses argumentées avec cette infographie issue de notre 1er Baromètre de l’IA appliquée aux RH, dans laquelle la rédaction de Parlons RH a choisi deux chiffres majeurs à décrypter.

Grand écart entre usage personnel et adoption professionnelle

Faites-vous partie des 83 % des professionnels des RH qui utilisent déjà l’IA à titre personnel ? Au regard de ce chiffre écrasant, on pourrait croire que la bascule est faite. Pourtant, seuls 37 % déclarent l’avoir déployée au sein de leur service RH. Pourquoi cet écart aussi net entre usage personnel et adoption professionnelle ?

D’abord parce que les outils utilisés à titre individuel sont intuitifs et accessibles, ne nécessitant ni intégration complexe ni validation de la DSI. L’IA générative pour rédiger une fiche de poste ou reformuler un mail RH ? Facile et rapide. Dans un cadre collectif, les choses se corsent : gouvernance des données, sécurité, choix des outils… la logique de déploiement change complètement de dimension. Cela dit, cette utilisation individuelle massive n’est pas anodine : elle fait émerger une véritable culture IA chez les professionnels des RH, un terrain fertile pour la suite.

Ensuite, parce que l’IA n’a pas encore transformé en profondeur la fonction RH. Du moins, pas pour l’instant. Seul un tiers d’entre-vous estime qu’elle a déjà eu un impact significatif sur leur métier. Pour les autres, c’est encore discret, parfois difficile à percevoir dans le quotidien. Ce constat ne freine en rien l’élan : plus des trois quarts sont convaincus que la transformation est inévitable. On assiste aujourd’hui à une phase de transition, portée par des HésItAnts (56 %) prudents mais curieux, aux côtés des EnthousIAstes (32 %) déjà dans l’action. 

Même les DénIAlistes (12 %) ne pourront ignorer longtemps ce mouvement de fond : l’IA est là pour s’installer durablement dans les pratiques RH. C’est toute la logique de la révolution IA en cours : ce ne sont pas les algorithmes complexes qui l’ont démocratisée, mais des outils capables de comprendre le langage humain. Cette révolution de l’accessibilité est en train de poser les fondations d’une adoption plus large et plus profonde.

IA et données RH : le risque est réel, les solutions aussi

Vous l’aurez compris : pour vous, professionnels des RH, l’IA est une opportunité (82 %) et un facteur de transformation (76 %). Derrière cet enthousiasme, un chiffre tempère les ardeurs : 80 % d’entre vous identifient un risque pour la confidentialité et la sécurité des données. Et vous avez raison. Si l’IA peut rendre de fiers services, elle peut également faire des dégâts lorsqu’elle est mal utilisée, en particulier sur les nombreuses données partagées. La vigilance est de rigueur dans un secteur aussi exposé que la fonction RH.

Comment s’y prendre ? Voici quelques bonnes pratiques à intégrer dès maintenant, côté professionnels de la fonction RH et côté entreprise.

Professionnels des RH : adopter les bons réflexes au quotidien

  • Limiter le recours aux outils publics pour traiter des données sensibles : copier-coller un fichier RH dans un chatbot ouvert, même pour “gagner du temps”, revient à prendre un risque inutile. Mieux vaut réserver les IA grand public à des usages neutres, sans données nominatives ;
  • Anonymiser systématiquement les contenus sensibles avant toute utilisation : de manière générale, il est préférable de travailler à partir d’exemples génériques ou de données fictives lorsque l’on interagit avec une IA générative. Cette précaution simple protège les collaborateurs… et les utilisateurs ;
  • Vérifier les conditions d’utilisation et la politique de confidentialité des outils : avant d’utiliser une solution IA, prendre le temps de s’informer sur le stockage des données, leur réutilisation éventuelle et la localisation des serveurs. Certains outils interdisent explicitement l’usage professionnel ;
  • Participer à des actions de sensibilisation à la cybersécurité : comprendre les risques liés à la fuite d’information, à l’ingénierie sociale ou à la mauvaise formulation d’une requête IA permet de sécuriser ses usages au quotidien.

Entreprises : créer un cadre de confiance

  • Élaborer une charte d’usage claire des outils IA : définir ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas permet d’aligner tous les collaborateurs sur les mêmes principes. Cette charte doit être construite en lien avec la DSI et la direction juridique ;
  • Proposer des formations concrètes et opérationnelles : des sessions courtes, illustrées par des cas d’usage réels, facilitent l’adoption tout en sensibilisant aux risques. Il ne faut pas se limiter à une approche purement théorique ;
  • Déployer des outils IA internes, validés par la DSI : intégrer des solutions sécurisées dans l’environnement de travail (comme des agents conversationnels hébergés localement ou via un cloud souverain) réduit considérablement les risques de fuite ;
  • Impliquer les professionnels des RH dans la gouvernance des données : ils doivent pouvoir dialoguer avec la DSI sur les enjeux de protection des données, notamment pour arbitrer entre innovation et conformité.

L’IA ne va pas seulement transformer la fonction RH. Elle va redéfinir les missions, les outils, sa place dans l’entreprise. Ce mouvement est déjà lancé, le chiffre de notre Baromètre le montrent. Les professionnels qui expérimentent aujourd’hui préparent les standards de demain. Le terrain est encore en construction mais une chose est sûre : les plus audacieux auront leur mot à dire dans le futur du travail.

Stéphane a développé son appétence pour la création de contenus au cours de plusieurs expériences variées, en start-up et en agence. Passionné par l’univers des ressources humaines, tout particulièrement par la marque employeur et le recrutement, il officie chez Parlons RH en qualité de Content Manager. À la suite de sa licence Économie-Gestion, il obtient un Master 2 en Communication et Management du sport à l’ESG Management School de Paris.

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