Quelle place pour le bureau dans le cœur des Français post-crise ?

Désormais, le travail ne se résume plus à s’installer à son bureau, travailler, faire la pause déjeuner avec ses collègues et repartir chez soi. Non, tout a changé avec la crise sanitaire, notamment avec l’adoption massive (voulue ou non) du télétravail. Le travail est devenu hybride dans la façon de travailler, dans la manière de communiquer entre pairs, dans les plages horaires, etc. Une hybridation qui a fortement marqué les Français qui sont désormais nombreux à vouloir échapper à la célèbre routine « métro, boulot, dodo », surtout en période post-crise. Pour découvrir et anticiper les aspirations nouvelles des salariés, la société américaine JLL (spécialisée dans le conseil en immobilier d’entreprise et dans la gestion d’investissements immobiliers) a mené une enquête auprès de 2 033 salariés à travers le monde. Plongeons-nous dans les résultats de celle-ci.

 

Le bureau reste dans le cœur des Français

Même si un engouement certain pour le télétravail est né chez les Français en 2020, ces derniers restent tout de même conservateurs en termes de fréquence par rapport à d’autres pays ! En effet, ils envisagent de télétravailler 1,6 jour par semaine contre 2,4 jours en moyenne à travers le monde.

C’est un fait, le télétravail n’est pas fait pour tout le monde (quand il est réalisable). Selon l’étude, près d’1 salarié français sur 3 ne souhaite plus du tout recourir au télétravail. Pour quelles raisons ? Le sentiment d’isolement, le manque de fluidité dans la communication, le stress engendré par des horaires à rallonge sont une fois de plus dans la ligne de mire des Français, qui sont actuellement à 45% désenchantés.

Le bureau reste donc « the place to be » en matière de partage : 70% des interrogés déclarent qu’il est l’endroit idéal pour se socialiser, manager, collaborer, voire résoudre des problèmes complexes. Pourtant celui-ci devra évoluer pour que cet espace de travail fasse écho aux attentes des salariés :

  • 60% souhaitent un espace connecté à la nature (jardin, espace extérieur, etc.) ;
  • 47% souhaitent des espaces isolés pour se concentrer (bulles, bibliothèques, etc.) ;
  • 43% souhaitent des espaces communautaires (espaces café, terrasses, etc.) ;
  • 34% souhaitent des espaces d’apprentissage et de développement (salles de formations, VR cafés, etc.) ;
  • 32% souhaitent des espaces dédiés au travail collaboratif (war rooms, espaces projets, etc.).

 

Venir au bureau doit devenir une expérience d’exception

Nous l’aurons compris, dorénavant, les Français accordent davantage d’importance à leur équilibre vie professionnelle/ privée, à leur santé physique et mentale. Et ils attendent que leur employeur en fasse de même ! Preuve en est avec leurs 5 nouvelles priorités post-crise :

  1. Avoir un bon équilibre des temps de vie (moins se déplacer, etc.).
  2. Être connecté à sa communauté de travail pour vivre des moments mémorables.
  3. Travailler dans une entreprise qui fait attention à la santé.
  4. Être soutenu par l’employeur dans un mode de vie sain.
  5. Trouver du sens au travail.

En un mot comme en cent, le bureau de demain se devra d’être « serviciel ». Car oui, pour donner envie aux salariés de se déplacer de bon matin pour venir effectuer des tâches, qu’ils peuvent pour la plupart réaliser à distance, les Français attendent une expérience au travail d’exception. Voici les 5 services « rêvés » par les salariés post-crise :

  1. Offres de restauration premiums (produits sains et frais, accès à une cuisine, etc.).
  2. Services de bien-être (spa, salle de méditation, etc.).
  3. Services de santé (salle de consultation, psychologue de travail, etc.).
  4. Services de sport (salle de sport, douches, coach personnel, etc.).
  5. Services culturels  (organisation de visites, spectacles, etc.).

 

S’adapter aux différents profils des travailleurs

Employeurs, si arrivés à cette dernière partie de l’article vous trouvez déjà que les aspirations des salariés sont ambitieuses, apprenez que les choses se corsent.

En effet, nul n’est sans savoir que chaque individu a vécu la crise sanitaire d’une façon qui lui est propre : tandis que certains ont enfin réussi à trouver leur rythme de travail loin du brouhaha des open space en étant en télétravail, d’autres n’ont plus qu’une hâte, revoir leurs collègues, partager un café et résoudre des problèmes en « face to face ». C’est de cette diversité que sont nés les 4 profils types de travailleurs : les travailleurs traditionnels, les fans du bureau, les addicts du bien-être et les télétravailleurs libérés.

Les travailleurs traditionnels sont ceux qui optent pour le « 100% au bureau ». Ils sont 35% à vouloir venir au bureau chaque jour pour reprendre leur vie normale. Les fans du bureau sont quant à eux, un peu plus modérés ; ils sont 37% à souhaiter faire une ou deux journée(s) de télétravail par semaine et aspirent à une expérience unique avec leurs collègues. De leurs côtés, les « addicts du bien-être » souhaitent pratiquer à 22% le télétravail 3 ou 4 jours par semaine et attendent que le bureau soit un espace pour consommer des services 5 étoiles. Enfin, les télétravailleurs libérés cherchent l’indépendance et la flexibilité. Ils sont 6% à vouloir faire du télétravail à 100% et pourraient de ce fait, déménager loin du bureau.

 

Mais alors, à quoi correspondra l’entreprise de demain ? Épineuse question ! L’employeur se devra de jongler entre ses possibilités économiques et les différentes aspirations de ses employés pour garder ses talents et mener à bien son activité. Si cela peut susciter des craintes chez certains, voyons les choses du côté positif : cela fait bientôt un an que nous faisons front à une pandémie sans précédent ; si nos pratiques de travail évoluent en plaçant le bien-être au cœur de son fonctionnement, la performance et l’engagement de chacun devraient perdurer et, in fine, augmenter. Un pari gagnant-gagnant pour tous !

source : jll

Community manager et rédactrice web à son compte dans un premier temps, Constance a su mettre en place une stratégie éditoriale et digitale adaptée aux divers besoins de ses clients, tout en assurant leur e-réputation. Désormais Social media manager chez Parlons RH, elle élabore les stratégies social media aux côtés du client en coordonnant, planifiant et pilotant les projets. Constance est diplômée d’un Master II d’Histoire de l’Art à la Sorbonne.

Voir les commentaires

  • Je me réjouis qu’on écrive sur le sujet mais étant en télétravail à 100% je suis horrifiée par le choix de l’illustration dans le hamac!
    En France les managers et dirigeants ont un mal fou à comprendre que le télétravail leur est autant voire plus efficace qu’un salarié au bureau, ce type d’image de la part de créateur de contenus spécialisés me paraît vraiment dommage .

    Bien à vous
    Armelle Leduc

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